Visites d'entreprises
(de g. à dr.) Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce; Dominique Lo Sardo et Massimo Russo, fondateurs d'OpenField Indépendante, novatrice et reconnue pour son haut niveau d’analyse, la société emploie 28 actuellement personnes

Installée à Leudelange, OpenField accompagne les entreprises en quête de conseils et d'expertise informatique, depuis plus de 13 ans. Indépendante, novatrice et reconnue pour son haut niveau d'analyse, la société qui emploie 28 personnes, est spécialisée dans le conseil en Systèmes d'Information ; notamment la gestion de projets informatiques, la sécurité des données et la transformation digitale.OpenField travaille tout particulièrement pour une clientèle composée de PME.

Depuis quelques mois, la société s'est également implantée sur le Technopôle de Metz en créant OpenField France, afin d'impulser de nouvelles relations d'affaires entre la Lorraine et le Grand-Duché. 

Entretien avec Massimo Russo, co-fondateur.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

L'entrée en vigueur du RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données, ndlr) a entraîné une forte croissance des sollicitations de la part des entreprises. Nous sommes spécialisés dans le conseil en systèmes d'Information, plus particulièrement dans la gestion de projets informatiques, la sécurité des données et la transformation digitale, mais nous souhaitions couvrir l'ensemble des besoins des entreprises pour la mise en conformité avec le RGPD. Nous avons donc travaillé sur la création d'un département juridique, ce qui nous permet aujourd'hui d'accompagner nos clients sur tous ces sujets dans une approche globale et d'aligner les besoins IT sur les besoins quotidiens des entreprises pour tout ce qui touche à la transformation digitale.

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?

 Il y a quelques années, nous avons été mandatés par une holding d'un grand groupe international comptant plus de 3000 collaborateurs dans le monde, afin de l'accompagner à franchir le cap de son projet de transformation digitale. Nous partions de rien et il a fallu bouleverser et étudier entièrement le modèle de gestion pour tout mettre en place : du matériel au logiciel, des modes de fonctionnement jusqu'à aux pratiques managériales, donc de la gouvernance jusqu'aux nouveaux processus...Tout a été repensé. Le budget fut conséquent, plus de 3 millions d'euros, mais cela valait la peine car le système que nous avons mis en place est toujours utilisé aujourd'hui. C'est une fierté pour nous !

Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d'activité ?

A l'heure actuelle, le plus grand de nos défis est le manque de ressources et la difficulté à recruter des talents. Sur notre segment, nous sommes en concurrence avec de grandes organisations, car vu notre taille, nous n'avons pas la possibilité d'offrir le même package et la même rémunération lors des embauches, toutefois nous pouvons aujourd'hui offrir un cadre de travail qui concilie performance et bien-être où le facteur humain est mis en avant. Puis, pour tout ce qui a trait à la consultance, il y a un grand problème de reconnaissance des compétences. Pour notre secteur, il n'existe pas de label ou d' " habilitation " qui seraient décernés par un organisme reconnu officiellement et qui nous permettrait de nous prévaloir de certaines compétences pour remplir les missions que nous confient nos clients. Certaines entreprises sont échaudées car elles ont été bernées par des consultants peu scrupuleux, qui font miroiter des compétences qu'ils n'ont pas. Cela dessert ensuite le reste de la profession.

Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d'activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?

Le numérique a fait entrer dans les entreprises de nouveaux outils, de nouvelles méthodes de travail mais aussi de nouvelles réflexions sur les organisations. Les entreprises doivent apprendre à se familiariser avec le monde du digital, mais aussi avec les nouvelles recrues qui bouleversent les habitudes managériales. Les patrons doivent désormais réaliser que les responsables informatiques et les nouveaux profils digitaux ont leur place dans les comités d'administration car ils peuvent être des forces de proposition qui font évoluer le modèle économique des entreprises. L'enjeu de la transformation numérique va nettement plus loin que le développement commercial ou la stratégie marketing, il touche toute l'organisation d'une entreprise et ces dernières doivent être sensibilisées aux problématiques liées à la digitalisation. Elles doivent réaliser que quand les problèmes arrivent il est généralement trop tard pour trouver des solutions... Il y a encore une grande légèreté dans la manière de gérer les questions de sécurité informatique dans les entreprises et la Chambre de Commerce pourrait aider à sensibiliser sur ces sujets.

Texte: Corinne Briault - Photos: Pierre Guersing