Le Semestre européen – « le paquet d’été»

Affaires économiques

Prévisions économiques de la Commission européenne

Le 7 juillet, la Commission européenne a publié son « paquet d’été » du Semestre européen  qui constitue le cycle de la coordination macro-économique des Etats membres de l’Union européenne, et qui est composé de quatre séries de prévisions économiques par an.

Dans ce contexte, les prévisions publiées en hiver et en été ne portent que sur le PIB et l’inflation annuels et trimestriels de tous les Etats membres de l’Union européenne et de la zone euro ainsi que sur des agrégats de l’UE, et cela pour l’année actuelle et l’année suivante. La publication des prochaines prévisions, celles d’automne, est prévue pour novembre 2019 et contiendra entre autres des recommandations pour la zone euro.

Le paquet d’été qui vient d’être publié présente quant à lui les prévisions économiques pour les Etats membres de l’Union européenne[1], une vue d’ensemble de la situation économique européenne ainsi qu’une annexe statistique comprenant les principaux indicateurs économiques pour la zone euro et pour le reste des pays membres[2].

Selon la Commission européenne, le Luxembourg se porte bien avec un taux de croissance de 2,6% pour l’année 2018 ainsi que pour l’année 2020 ce qui est en phase avec les taux annuels affichés en moyenne entre 2015 et 2018. Pour l’année en cours, le taux de croissance prévu a été corrigé à la baisse et devrait atteindre 2,4% – alors que dans son paquet de printemps, la Commission européenne tablait sur un taux de croissance pour l’économie grand-ducale de 2,6% pour l’année 2019.

Les bonnes performances du Grand-Duché en termes socio-économiques se maintiendraient cette année-ci ainsi qu’en 2020.

Selon la Commission européenne, il régnait ces derniers temps une forte insécurité dans le secteur financier au niveau mondial. En effet, les marchés financiers internationaux étaient toujours en voie de rétablissement jusqu’au mois d’avril de cette année, et le secteur financier luxembourgeois en a été impacté. Néanmoins, la Commission européenne attire l’attention sur le fait que les données des comptes nationaux luxembourgeois font souvent l’objet de révisions, et qu’il faut donc interpréter la plus faible croissance du secteur financier avec prudence.

L’économie grand-ducale bénéficie toujours de la croissance soutenue d’une consommation privée principalement portée par les conditions favorables du marché du travail. Ainsi, la demande intérieure du pays, soutenue par une consommation privée solide, gagne à son tour en stabilité.

Néanmoins, la Commission européenne met en garde contre un ralentissement de la création d’emplois et cela surtout au sein de la population résidente. Ce constat est en ligne avec ce que les entreprises luxembourgeoises évoquent régulièrement : la difficulté croissante à embaucher des profils aux compétences adaptées à leurs besoins au sein du pays.

Concernant l’inflation, celle-ci a été alimentée à la hausse par les prix pétroliers sur les marchés mondiaux. Cette tendance a néanmoins été contrebalancée par l’introduction de subsides relatifs aux services de santé et à la garde gratuite d’enfants. Pour les années 2019 et 2020, la Commission européenne anticipe une baisse des  prix pétroliers, ce qui allègera les effets sur l’inflation tout comme l’introduction de la gratuité des transports en commun. L’inflation au Luxembourg devrait ainsi se stabiliser à 1,7% en 2019 et à 1,6% en 2020 alors qu’elle était de 2,0% en 2018.

L’économie européenne dans sa globalité
Les prévisions concernant la croissance du PIB de la zone euro restent inchangées à 1,2% pour 2019. Les prévisions pour 2020 sont quant à elles revues à la baisse avec un taux de 1,4% contre 1,5% dans le paquet de printemps.

Le développement de l’économie européenne dans son ensemble se dessine sur toile de fonds d’une septième année consécutive de croissance. Cette dernière, pour la zone euro, s’annonce plus prononcée que prévue au premier trimestre, en raison des facteurs conjoncturels tels que des conditions météorologiques relativement douces en hiver ou encore une hausse des ventes des voitures.

Dans plusieurs Etats membres, les niveaux de croissance ont également bénéficié des mesures budgétaires favorables qui ont à leur tour fait augmenter les revenus disponibles des ménages européens.

Néanmoins se dessinent des incertitudes en raison de facteurs externes, comme par exemple l’existence de tensions commerciales au niveau mondial. Cela a notamment pour résultat un affaiblissement des perspectives de croissance pour le reste de l’année.

L’Union européenne peut toutefois se réjouir d’une demande intérieure stable, soutenue par un marché du travail performant qui rend possible l’atténuation des facteurs externes, ce qui permet à l’économie européenne d’ainsi faire preuve d’une vraie résilience.


[1] European Economic Forecast. Summer 2019, https://ec.europa.eu/info/publications/european-economic-forecast-summer-2019_en.

[2] Summer 2019 Economic Forecast – Statistical annex, https://ec.europa.eu/info/files/summer-2019-economic-forecast-statistical-annex_en.