

A la 2e position sur 69 pays au classement général de l’International Institute for Management Development (IMD), le Luxembourg améliore son résultat au classement général. Si la Suisse reste le leader incontesté du classement, Singapour, 2e au classement en 2024, rétrograde au 7e rang. Comme les années précédentes, le Grand-Duché affiche ses meilleurs résultats sur les volets des investissements (2e) et de l’attractivité (4e). En revanche, la disponibilité de la main-d’œuvre reste le défi majeur (25e).
Le Luxembourg progresse d’une place au classement général
Le Luxembourg se positionne à la 2e place du classement général, renouant ainsi avec son classement de 2023. Derrière l’indétrônable Suisse, il devance l’Islande (3e). Hong Kong fait son entrée dans le top 4. Singapour qui, pour la première fois depuis le lancement du classement en 2014, figurait dans le peloton de tête dans le classement 2024, recule au 7e rang.
Des investissements toujours conséquents, une forte capacité à attirer les talents étrangers, mais une disponibilité de la main-d’œuvre qui reste critique
Depuis 2019, les évolutions du Grand-Duché dans les trois piliers qui constituent le classement général varient peu d’une année à l’autre.
Comme les années précédentes, le Luxembourg domine le classement sur le pilier des investissements et développement des talents locaux (2e en 2025). Le pays garde sa première place sur le niveau de dépenses publiques d’éducation par élève et affiche un ratio élèves-enseignant tant au niveau primaire que secondaire parmi les plus faibles au monde. Toutefois, les résultats du pays sur plusieurs indicateurs doivent être surveillés de près. S’agissant de la priorité donnée à la formation des employés, les dirigeants d’entreprises maintiennent le pays au même rang en 2024 et 2025 (30e position), après l’avoir fait reculer de la 16e à la 30e position entre 2023 et 2024. En outre, ceux-ci rétrogradent le pays de la 10e à la 15e place pour la qualité des infrastructures de santé. Ils pointent également du doigt la place insuffisante de l’apprentissage dans les parcours de formation (28e rang) ; une situation qui n’est pas nouvelle, mais qui souligne la difficulté du pays à faire de l’apprentissage une partie intégrante et valorisée du système de formation.
Le Luxembourg se distingue également par sa capacité à attirer de la main-d’œuvre étrangère, figurant dans le top 5 de manière continue sur ce pilier depuis 2015 (4e en 2025). Toutefois, ses performances sont inégales suivant les indicateurs. Le Luxembourg recule de la 40e à la 49e place sur l’indice du coût de la vie en un an et perd 13 places depuis 2021. Cette évolution s’accompagne d’une dégradation de la qualité de vie, aux yeux des entrepreneurs interrogés (recul du 8e au 11e rang). Attribuable en partie au contre-coup de la crise du logement, ce glissement doit alerter. Sur une note plus positive, le salaire minimum légal luxembourgeois reste parmi les plus élevés au monde (3e). De plus, la capacité du Luxembourg à attirer les talents et notamment la main-d’œuvre étrangère hautement qualifiée reprend des couleurs. Après un léger déclin en 2024, le Luxembourg améliore son classement de 2022 en se hissant à la 4e position. Conscient de l’importance de renforcer son attractivité auprès des étrangers hautement qualifiés, le pays a adopté ces dernières années plusieurs mesures dans le but de renforcer son attractivité.[1]
En revanche, la disponibilité de la main-d’œuvre reste le problème majeur du Luxembourg (25e en 2025). La concurrence que se livrent les pays et régions du monde pour attirer certains profils, tout comme les contraintes liées au coût de la vie au Grand-Duché qui réduisent son attractivité peuvent expliquer en partie cette situation. Sur ce volet, le pays accuse un écart conséquent avec le peloton de tête constitué par les Émirats Arabes Unis, Singapour et Hong Kong, respectivement 1er, 2e et 3e.
Malgré son excellente capacité à attirer les talents étrangers hautement qualifiés – notamment grâce à un environnement international et multilingue (6e) – le Luxembourg glisse à la 57e place mondiale concernant la main-d’œuvre qualifiée disponible (-4 places). Ce dernier indicateur représente le plus mauvais classement du pays dans le pilier « disponibilité de la main-d’œuvre », et il n’a connu aucune amélioration significative depuis une dizaine d’années.
Classement sur l’indicateur « disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée »
Pays | Rang |
Kenya | 1er |
Chine | 2e |
Emirats Arabes Unis | 3e |
Bahrain | 4e |
Danemark | 5e |
Suisse | 6e |
Canada | 7e |
Finlande | 8e |
Qatar | 9e |
Islande | 10e |
Allemagne | 56e |
Luxembourg | 57e |
Ce recul s’explique en partie par les difficultés à recruter des profils spécialisés nécessaire à la double transition écologique et digitale. La disponibilité de profils scientifiques, bien qu’en progression si on remonte plusieurs années en arrière, ne suit pas le rythme des économies les plus dynamiques : avec 22,88% de diplômés dans les STEM[2] (35e position), le pays reste loin derrière ses voisins français (30,53%), allemands (35,93%) ou le leader hong-kongais (42,39%). En revanche, la disponibilité des managers seniors expérimentés s’améliore (+6 places), de bon augure pour venir soutenir la reprise de la croissance dans les années à venir.
Messages clés
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Auteures : Sidonie Paris, Timothé Sire, Affaires économiques, Chambre de Commerce du Luxembourg Contacts : sidonie.paris@cc.lu, timothe.sire@cc.lu, eco@cc.lu |
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[1] Pour citer quelques exemples, Depuis 2023, les membres de famille des ressortissants de pays tiers détenteurs d'un titre de séjour luxembourgeois sur base d'un regroupement familial sont autorisés à travailler au Luxembourg dès leur arrivée. En outre, le nouveau régime d’exonération fiscale pour les impatriés instauré en 2025, plus avantageux et plus clair que le précédent régime, peut aider le pays à conforter sa place en haut du classement.
[2] Science, technologie, ingénierie et mathématiques