S’il y a bien au Grand-Duché un nom qui est indissociable du monde de l’automobile, c’est celui d’Ed Goedert. Cet ingénieur en mécanique automobile a passé sa vie avec une passion chevillée au corps : celle des belles mécaniques, qu’elles roulent sur deux ou quatre roues. Depuis ses 16 ans, lorsqu’il acquit une Honda CB 90 d’occasion, Ed Goedert sillonne les routes et il n’a jamais quitté le secteur de l’automobile. Tour à tour, directeur pour Tom Walkinshaw (TWR Ltd), concessionnaire indépendant, administrateur de Moorkens Luxembourg, puis fondateur d’Autopolis - premier multi-concessionnaire du Luxembourg -, Ed Goedert ne s’est jamais lassé de sa passion. Après avoir cédé Autopolis en 2014, il s’est naturellement tourné vers les rallyes automobiles : c’est en effet lui qui organise chaque année le Luxembourg Classic. Entretien avec Ed Goedert.
(Visite du 20 octobre 2023).
Vous avez créé, vous organisez le Luxembourg Classic et y avez initié un partenariat avec Motor Presse Stuttgart, Auto Motor und Sport. Ce rallye est devenu une véritable référence. Quel en est l’objet ?
Mon envie était de faire découvrir notre beau pays à un maximum de personnes. C’est d’autant plus possible qu’avec ces partenaires internationaux, on peut toucher des millions de personnes qui ont la même passion. Il faut aussi préciser que, bien que l’on parle de rallye, le but n’est pas de rouler à toute blinde sur les routes. Un propriétaire de voiture historique roule peu, aime choyer sa voiture, découvrir de beaux paysages et de belles routes, ce que nous avons au Luxembourg. Le Luxembourg Classic permet à cette clientèle plutôt «à l’aise» financièrement de découvrir le pays et de partager ses expériences. Aujourd’hui, les bourgmestres luxembourgeois sont demandeurs, ils ont bien saisi l’intérêt économique de voir leur commune traversée par une étape du rallye, tout comme le ministère du Tourisme qui est conscient des avantages que représente ce genre de tourisme. Ces rallyes sont un plus pour le développement de l’image touristique du Grand-Duché. Le pays a une belle carte à jouer sur ce plan!
Votre vision de l’entrepreneuriat? Un modèle?
J’ai eu plusieurs carrières dans ma vie professionnelle. Je pense qu’un patron doit avoir une vision, une passion, je dis souvent «No Passion, No Value», avec tout ce que cela induit. Un entrepreneur doit être courageux, honnête et transparent avec ses collaborateurs. Il doit considérer avec respect chaque employé, quel que soit son poste dans l’entreprise, être proche de TOUS, sinon, cela ne fonctionne pas ! Quand on est chef d’entreprise, il ne faut jamais croire qu’on est sur un piédestal. Puis, il ne faut pas avoir peur de se tromper, ne pas s’entêter et changer de direction si on réalise qu’on a pris une mauvaise décision. Si je devais avoir un modèle, ce serait l’ancien patron de Rolls-Royce qui disait toujours : «Before you are asked a question, say yes !» – donc ne jamais dire non!
Un conseil à donner à un entrepreneur en herbe?
Il faut savoir se «hâter lentement», ne pas aller trop vite et vouloir tout dans l’immédiateté. Avoir un business plan réaliste car même avec une bonne idée on peut se casser la figure. Bien réfléchir, avoir une vision: se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est une vraie aventure et elle comporte beaucoup de risques qu’il faut bien considérer. Puis, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes car seul, on ne va souvent pas très loin!
Quelles difficultés rencontrez-vous actuellement ?
Je ne rencontre pas de difficultés particulières, mais je suis à la recherche d’un partenaire: une perle rare!
TEXTE Corinne Briault - PHOTOS Corinne Briault (01) et EG Marketing