Un dialogue social national à recadrer

UEL

Michel Wurth, Président de l'UEL

Le Conseil d’Administration de l’UEL, lors de sa dernière réunion, a fait le bilan du dialogue social national et estime qu’il y a lieu de le recadrer compte tenu du climat et du résultat des négociations relatives au sujet de la flexibilité du temps de travail.

Concernant l’état du dialogue social au Luxembourg en général, l’UEL rappelle qu’il a d’abord lieu dans les entreprises et c’est là où il fonctionne le mieux. En effet, chaque entreprise a ses particularités : son secteur, son activité au sein de ce secteur, sa composition du personnel (en nombre, âge et sexe notamment) et sa délégation… autant d’éléments qui mettent en évidence que c’est à ce niveau que les éventuels problèmes se règlent au mieux. Pour ce qui est du dialogue social national, l’UEL constate que ce dernier ne peut pas fonctionner utilement lorsqu’il est politisé et médiatisé à l’extrême. C’est la raison pour laquelle la conférence tripartite doit rester réservée aux situations de crises aigües. En dehors de telles crises, l’UEL émet le souhait que le gouvernement procède désormais par consultations et prenne ensuite les responsabilités politiques qui lui appartiennent. Evidemment, l’UEL n’entend nullement remettre en cause les discussions existantes et notamment les échanges dans le cadre du Semestre européen qui seront au contraire enrichis.

ans le cadre des récentes négociations pour la loi PAN, l’UEL a toujours estimé que la flexibilisation du temps de travail aurait dû être un instrument permettant aux entreprises d’adapter l’organisation du travail à leur plan de charge (travailler quand il y a du travail). La contrepartie en était le désir justifié des salariés de concilier davantage leur vie professionnelle et leur vie familiale par le biais de la nouvelle loi sur le congé parental dont l’objectif est de donner une plus grande flexibilité aux familles. En accordant par la loi une possible diminution du temps de travail jusqu’à 3,5 jours, décision bien au-delà de l’arbitrage annoncé en amont, le Gouvernement a pris une décision qui va à l’encontre des intérêts des entreprises. L’UEL voulait surtout obtenir des solutions adaptées à chaque entreprise et était prête à faire des concessions majeures en matière de codécision pour concilier les besoins de chaque entreprise avec ceux de chaque salarié au plus près des réalités du terrain. Le gouvernement a opté pour une procédure rigide et complexe qui ne devrait guère trouver preneur.

Au-delà de ce dossier, l’UEL apprécie fortement les efforts du gouvernement pour diversifier et moderniser notre économie et elle appuie sa politique d’investissement massif dans l’avenir. Le Conseil d’Administration se réjouit du succès de l’Initiative des Entreprises pour l’Emploi qui contribue à réduire le chômage et à offrir du travail à un nombre croissant de demandeurs d’emplois. L’UEL souhaite développer à l’avenir ce genre d’initiatives et fera des propositions concrètes au gouvernement.

L’UEL estime toutefois qu’il faut également préserver la compétitivité des entreprises existantes et veiller à l’équilibre des finances de l’Etat central pendant les années de conjoncture favorable. En ce sens, la décision de fixer l’objectif d’un déficit de l’administration publique à 0,5% du PIB représente une hypothèque sur l’avenir et une occasion manquée de consolider les réformes nécessaires.

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