Aides financières pour études supérieures : contrôler les dépenses et mieux orienter

Avis de la Chambre de Commerce

Dans son avis sur le projet de loi n° 6975 portant réforme du système des aides financières accordées par l’Etat pour les études supérieures, la Chambre de Commerce soulève le risque de dérapage budgétaire entraîné par la hausse des montants alloués aux bourses d'études et plaide pour une meilleure orientation des élèves en classes terminales et un suivi plus rigoureux des parcours universitaires.

Dans son avis, la Chambre de Commerce souligne tout d’abord le fait que la croissance de l’économie luxembourgeoise est tributaire d’un apport en main-d’œuvre hautement qualifiée, comme en témoignent les besoins en qualification pointus relevés auprès des entreprises.

Elle note ensuite, que les mesures clés introduites par le projet de loi, à savoir une hausse du montant de la bourse de mobilité (+22,5%) et de la bourse pour critères sociaux (+26,7%) de l’ordre de 10.000.000 EUR par année académique, vont manifestement à l’encontre d’une politique de consolidation soutenue des dépenses publiques, telle que annoncée par le Gouvernement luxembourgeois.

Le projet de loi sous avis prévoit par ailleurs aussi une indexation des différentes bourses d’études et ce à partir du 1er août 2017, avec effet, le cas échéant, la première fois pour l’année académique 2018/2019.

La Chambre de Commerce ne remet pas en question l’adaptation occasionnelle du montant des aides financières pour étudiants au coût de la vie, toutefois elle est critique quant à l’instauration d’un nouveau mécanisme additionnel d’adaptation automatique d’une aide sociale accordée par l’Etat sans prise en compte du contexte socio-économique et de l’état des finances publiques.

Avec l’introduction des mesures précitées, le risque d’impacter négativement les finances publiques paraît à nouveau inéluctable.

Plutôt que d’injecter des moyens financiers croissants et substantiels dans la promotion de l’enseignement supérieur, la Chambre de Commerce estime qu’il faut privilégier une meilleure performance du processus d’orientation des élèves auquel ils sont confrontés en classes terminales. Elle propose dès lors (entre autres), une intensification et une qualité accrue des mesures de conseil et d’accompagnement personnalisées des élèves, faute de quoi beaucoup de jeunes risquent de s’aventurer dans des filières d’enseignement supérieur qui ne correspondent pas à leur intérêt personnel, entraînant ainsi un taux d’abandon élevé dès la  1ère année d’études supérieures.

Par ailleurs, la Chambre de Commerce recommande de mieux évaluer à l’avenir l’efficience des montants financiers engagés, grâce à une analyse détaillée et approfondie des parcours universitaires engagés par les étudiants. Il importe, en effet, de recueillir des informations précises (car clairsemées aujourd’hui) portant sur la durée effective des études, le taux d’abandon, les professions recherchées par les étudiants en cours de formation, ainsi que l’insertion professionnelle des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

La promotion de l’enseignement supérieur passe donc par la mise en place d’un système plus cohérent et bien pensé, dont l’aspect financier constitue un élément important, mais pas nécessairement déterminant.

Le texte intégral de l’avis de la Chambre de Commerce est disponible ici.