Un séminaire pour découvrir l’Amérique centrale et son moteur le Costa Rica

Visite officielle du Ministre du Commerce Extérieur du Costa Rica

Jean-Claude Gerardy, Manager, ArcelorMittal, Jeannot Erpelding, Directeur, Affaires Internationales, Chambre de Commerce, SE Alexander Mora, Ministre du Commerce Extérieur du Costa Rica, Carlo Thelen, Directeur Général, Chambre de Commerce, Erwin De We

Le 6 février, la Chambre de Commerce a organisé une table-ronde sur l'Amérique centrale, avec un focus sur le Costa Rica, dans le cadre de la visite du Ministre du Commerce Extérieur, SE Alexander Mora. Il s'agissait de la première visite officielle d'un ministre du Costa Rica à la Chambre de Commerce.

Une trentaine de participants étaient présents. Zone de transit terrestre (nord-sud) et maritime (est-ouest) située à la jonction entre les continents nord-américain et sud-américain, l'Amérique Centrale est entourée par l'Océan pacifique et la mer des Caraïbes. Le Canal de Panama, construit entre 1904 et 1914, est le seul endroit au monde où se rejoignent deux océans, ce qui donne à la région toute son importance et sa particularité dans le commerce international.

Avec une population totale estimée à 42 millions d'habitants, la taille du marché centraméricain est équivalente au marché colombien. Cet ensemble régional regroupe 7 États : Guatemala, Belize, Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa Rica et Panama, qui depuis plus de 40 ans sont engagés dans un projet d'intégration régionale.

Bien que le processus demeure inachevé, il en résulte néanmoins l'établissement d'un Marché Commun Centre-Américain et la création de plusieurs organes de régulation et de gouvernance au niveau régional parmi lesquels le SIECA, Secretaría de Integración Económica Centroamericana, organe économique dont le Costa Rica partage la présidence avec le Panama jusqu'à fin 2018.

Parmi ces 7 états, le Costa Rica est la deuxième économie d'Amérique Centrale et est considéré par le FMI comme une " économie émergente " avec un PIB par habitant de 10 796 USD (plus de 2,5 fois supérieur à la moyenne régionale, hors Panama). Le pays s'est engagé depuis 30 ans dans une stratégie de diversification économique et d'intégration aux chaînes de valeur globale dans les industries et les services à haute valeur ajoutée. Il dispose d'une image attractive autour d'une démocratie, d'une politique de développement durable, d'une stabilité et sécurité juridique et d'un cadre favorable aux investissements étrangers (les plus importants d'Amérique centrale, hors Panama). Le Costa Rica est d'ailleurs considéré comme une success story à bien des égards, notamment par rapport aux performances de son indice de développement humain. Lors de la table-ronde, Carlo Thelen, Directeur Général de la Chambre de Commerce, a, dans son allocution d'ouverture, présenté brièvement la région et les relations bilatérales encore très modestes qui existent avec le Luxembourg. Tandis que le Costa Rica est entouré de part et d'autre par la mer, le Luxembourg est enclavé au milieu de l'Europe. Pourtant, les deux pays ont certains points communs : ils disposent tous les deux d'une économie largement orientée vers les services, d'un cadre politique stable et souhaitent se positionner comme hub pour leur région. Comme le Luxembourg, le Costa Rica est aussi considéré comme un " laboratoire " d'essai dans la région. En tant que petit pays, l'importance d'être tourné vers l'extérieur est également primordiale pour nos deux pays.

SE Alexander Mora a ensuite pris la parole pour présenter plus en détails les atouts du Costa Rica et les éléments qui sont considérés comme clés pour son développement parmi lesquels la main d'œuvre et l'environnement. L'enseignement y est obligatoire depuis 1940, ce qui fait du pays un des plus avancés au monde où 8% du montant total du PIB sont alloués chaque année à l'éducation. Le pays était aussi un des premiers de la région à mettre en place un système de sécurité sociale et de fonds de pension. Avec près de 50% de son territoire protégé, le Costa Rica est également une merveille au niveau de la faune et la flore, où la préservation de l'environnement se fait de manière durable (C'est d'ailleurs le seul pays tropical au monde qui a réussi à renverser le processus de déforestation). D'ici 2021, le pays ambitionne de devenir un pays à zéro émission carbone. Pour attirer les investissements étrangers, le gouvernement a également établi dans sa constitution un principe de non-discrimination dans les investissements. Ainsi, les investisseurs disposent exactement des mêmes droits que tout investisseur local. Grâce à l'établissement de zones de libre-échange, le pays a ainsi vu voir croître ses exportations et a pu attirer des entreprises étrangères qui ont décidé d'y établir leur centre de R&D.

Même si les USA et le Mexique restent les partenaires commerciaux dominants, le Costa Rica arrive petit à petit à se diversifier aujourd'hui, près de 20% des investissements directs étrangers proviennent d'Europe. Ceci est également dû à l'entrée en vigueur en 2013 de l'Accord d'Association entre l'Union européenne et l'Amérique centrale. Aussi, grâce à l'abolition des taxes dans 5 secteurs stratégiques (les services, les sciences de la vie, l'agroalimentaire et la fabrication légère et lourde), le pays est également parvenu à diversifier son économie. Pour terminer sa présentation, le Ministre du Commerce Extérieur a mentionné le processus d'accession à l'OCDE pour le Costa Rica, entamé en 2015 et qui devrait aboutir prochainement. Le Costa Rica sera ainsi le premier pays d'Amérique centrale à faire partie de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques. Une fois membre, le Costa Rica concentrera ses efforts dans la mise en place d'un traité de non double imposition avec ses partenaires européens, dont le Luxembourg. Un tel traité, accompagné d'un traité aérien sont en effet les prémisses indispensables pour renforcer les relations économiques bilatérales.

Erwin De Weerdt, président de la Chambre de Commerce belgo-luxembourgeoise Euracen a ensuite pris la parole pour présenter les activités de sa chambre, entièrement dédiées au renforcement des relations entre le Luxembourg et la Belgique d'une part, et les pays d'Amérique centrale d'autre part. Pour Erwin De Weerd, le potentiel de la région est largement méconnu, alors qu'il s'agit du groupe de pays le plus dynamique du monde après l'Asie.

Peu de sociétés luxembourgeoises sont à ce jour actives au Costa Rica : ArcelorMittal, Guardian, Jan de Nul, MSC Luxembourg et encore quelques grands groupes comme DHL, EY ou PwC. Parmi elles, ArcelorMittal est la plus importante et Jean-Claude Gérardy, Manager dans la section commerciale est ensuite intervenu pour présenter les activités du groupe sur place.

Les participants luxembourgeois ont ensuite pu présenter brièvement leurs activités respectives et s'adresser directement au Ministre pour lui poser des questions pratiques et concrètes.

Pour conclure l'événement, Carlo Thelen a déclaré que l'organisation de la table-ronde a permis de marquer pour une première fois l'établissement de relations plus étroites entre les deux pays, qui, espérons-le, vont désormais croitre.

Pour de plus amples informations sur cette table-ronde ou sur les activités organisées par la Chambre de Commerce en lien avec l'Amérique latine, n'hésitez pas à contacter : Violaine Mathurin/Sabrina Aksil - latinamerica@cc.lu - T : (+352) 42 39 39-481/374.