Affaires économiques
Economie et Finances
RSE
Avec la mise à jour du Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), le gouvernement a revu ses actions et ses ambitions à la hausse pour atteindre la neutralité climatique en 2050. Les entreprises se doivent d’être intégrées et accompagnées dans l’atteinte de cet objectif, et ce avec une approche stratégique globale de croissance économique durable. En vue des élections législatives, la Chambre de Commerce a organisé ce 25 avril une table ronde dédiée au double défi de la transition environnementale et digitale qui a rassemblé plus de 250 personnes. C’était l’occasion de débattre avec les candidats de partis politiques des mesures concrètes pour rendre les entreprises plus résilientes face aux chocs énergétiques, pour accélérer l’électrification des véhicules de société et pour disposer d’une réglementation qui favorisera le déploiement de solutions numériques.
Le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles et les disruptions dans les chaînes d’approvisionnement préoccupent les acteurs économiques. En même temps, le cadre politique est ambitieux avec notamment les objectifs de neutralité climatique en 2050. Le nouveau PNEC a relevé les objectifs d’ici à 2030 en retenant la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre (par rapport à 2005), au moins 35% d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie ainsi qu’une amélioration de 44% de l'efficacité énergétique. Comment renforcer alors la compétitivité des acteurs économiques tout en atteignant zéro émission nette ?
Cette question était au cœur des échanges ce mardi 25 avril à la Chambre de Commerce. Accélérer les transitions écologique et énergétique au Luxembourg tout en évoluant vers une data-driven economy passe nécessairement par une plus forte implication des entreprises. Les technologies émergentes et outils numériques seront un élément central pour concrétiser les ambitions de décarbonation et d’une économie plus résiliente face aux chocs externes. Lors de la table ronde, des chefs d’entreprise l’ont rappelé : mettre le numérique au service de la transition écologique à grande échelle, davantage soutenir les entreprises à travers les politiques publiques et se donner des réglementations en phase avec un environnement digital évolutif seront des défis majeurs à relever ces prochaines années.
Le panel de la table ronde a rassemblé Claude Turmes, Ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire ainsi que candidat Déi Gréng ; Max Hahn, député et candidat DP ; Luc Decker, candidat LSAP ; Christophe Hansen, député européen, co-secrétaire général et candidat CSV ; Tom Weidig, candidat ADR ; Myriam Cecchetti, députée et candidate Déi Lénk ; Jerry Weyer, candidat Piratepartei, et Frank Engel, porte-parole et candidat Fokus.
Les candidats ont notamment abordé l'accompagnement et l’encadrement des entreprises pour réussir la double transition. La simplification administrative, la coopération transfrontalière, l’accompagnement des entreprises, les aides de l’état ou encore le changement de nos habitudes de consommation ont été largement débattus. Lors d’un deuxième round, le sujet de la mobilité, de la demande croissante de voitures électriques, des pénuries qui freinent la production ainsi que l’accroissement inquiétante des parts de marché de la Chine ont été abordés. Les candidats panélistes ont ensuite échangé sur la nécessité d’un cadre réglementaire en matière de transition digitale, sur le besoin de sensibiliser les entreprises et les citoyens à l’impact environnemental, l’épuisement des ressources et le soutien à de nouvelles filières pour recycler et réparer. Enfin, l’écosystème des startups a été débattu et a donné lieu à des échanges sur la rétention des talents, une fiscalité incitative pour attirer les investisseurs et l’importance d’investir dans les technologies pour soutenir la transformation environnementale.
Dans sa keynote, Michèle Detaille, la présidente de la FEDIL, a souligné que « l’amélioration de la productivité des entreprises passait par une transition digitale et une décarbonation réussie ». Elle s’est adressée aux candidats politiques réunis sur le plateau et a déclaré que plusieurs défis étaient à relever, notamment la création d’un cadre propice selon les objectifs fixés par le futur gouvernement, l’accompagnement des entreprises, les mesures pour la cybersécurité, la pénurie de terrains prêts à l’emploi pour des zones d'activité ou encore la nécessité d’avoir des procédures administratives simplifiées et digitalisées. Elle a également lancé un appel pour une meilleure intégration européenne, avec un renforcement et un respect accru des règles communes afin de fournir un encadrement concret aux entreprises.
Fernand Ernster, président de la Chambre de Commerce, a rappelé l’engagement de la chambre professionnelle qui « soutient les actions vers un monde plus durable, efficient et respectueux de l’environnement » et l’importance que les entreprises soient directement impliquées dans les transformations.
Afin de nourrir les réflexions, la Chambre de Commerce a d’ailleurs élaboré des propositions autour de la double transition environnementale et digitale dans des livrets thématiques. Ces ouvrages rassemblant un état des lieux et des solutions concrètes sont disponibles en ligne :
La table ronde s’inscrit dans le cadre de la campagne ‘Elections2023 : Quel avenir pour les entreprises’. Le 15 mai une nouvelle table ronde sera dédiée à l’attractivité et la compétitivité du modèle économique. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes dans l’agenda en ligne sur le site de la Chambre de Commerce.
