Apprendre tout au long de la vie avec les outils de l’Intelligence Artificielle

Formation et Education
Le panel composé de Karin Scholtes, Membre du comité de direction de la BIL et co-présidente de la House of Training, Isabelle Schlesser, Directrice ADEM, Christoph Schommer, Professeur associé en Intelligence Artificielle à l’Université du Luxembourg et Tahereh Pazouki, Fondatrice et CEO de Magrid

Dans le cadre de l’année européenne des compétences, la Chambre de Commerce, en collaboration avec la House of Training et la Représentation permanente de la Commission européenne au Luxembourg, a organisé ce 28 juin une conférence, suivie d’une table ronde sur les apprentissages face aux défis de l’Intelligence Artificielle (IA). Cet événement avait pour objectif de mettre en avant l’importance de l’apprentissage et de la formation professionnelle continue, tout en abordant la question de savoir comment l’utilisation de cette nouvelle technologie peut accélérer, voire optimiser l’acquisition des compétences en entreprise. 
 

 

Pour relever leurs nombreux défis, les entreprises ont besoin de profils à tous les niveaux de qualification. Or, elles ont de plus en plus de difficultés à attirer et retenir les talents. Les compétences digitales sont particulièrement demandées pour accompagner la transition numérique et environnementale. La pénurie de main d’œuvre est aujourd’hui une réalité au Luxembourg. Il s’agit d’y faire face en favorisant un environnement économique attractif. L’utilisation de l’Intelligence Artificielle peut dans ce contexte représenter un atout pour former de manière plus efficace et pour aider les entreprises à disposer des compétences dont elles ont besoin. 

La Chambre de Commerce prend le sujet des compétences très à cœur. Elle est convaincue que la formation professionnelle continue constitue un fil rouge pour relever ces défis et rester à la fois agile et attractif. 

« Tout en amenant de nouveaux talents à s’implanter au Luxembourg, il est aussi essentiel de bien former les personnes qui sont déjà en poste, pour les aider à monter en compétences ou à se reconvertir. » a expliqué Carlo Thelen, Directeur Général de la Chambre de Commerce, dans son mot d’introduction. 

Il est essentiel « d’apprendre à apprendre », en profitant des innovations qui apportent de la valeur ajoutée à nos manières de former et de se former. La formation est un domaine qui doit aussi évoluer très vite, en tenant compte des nouveaux outils comme l’Intelligence Artificielle. La rapidité de l’intégration technologique permettra aux organismes de formation de se démarquer et de proposer des solutions de formation encore plus efficaces. 

Pour aborder ce sujet, la Chambre de Commerce a invité Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien. Il a partagé son expertise sur le fonctionnement du cerveau et les biais cognitifs. Partant du constat que « moins on connaît un sujet, moins on est capable de mesurer à quel point on ne maîtrise pas le sujet en question », Albert Moukheiber estime que le défi majeur aujourd'hui est la tendance à la sur-simplification et à la surestimation de nos capacités de compréhension. Les sujets complexes tels que le cerveau, la physique quantique et l'Intelligence Artificielle seraient souvent présentés de manière simplifiée, avec des promesses exagérées. L'association Chiasma, dont il est co-fondateur, lutte contre l'illusion de la connaissance et met en garde contre l'effet Dunning-Kruger, où l'on croit avoir tout compris alors qu'en réalité, la compréhension humaine est limitée. 

Pour discuter des possibilités et solutions concrètes en matière d’Intelligence Artificielle appliquée à la formation, le panel de la table ronde de la Chambre de Commerce a rassemblé Karin Scholtes, Membre du comité de direction de la BIL et co-présidente de la House of Training, Isabelle Schlesser, Directrice ADEM, Christoph Schommer, Professeur associé en Intelligence Artificielle à l’Université du Luxembourg et Tahereh Pazouki, Fondatrice et CEO de Magrid, programme pédagogique pour l’apprentissage des mathématiques. 

Le panel est revenu sur le fonctionnement de l’Intelligence Artificielle et les nombreuses opportunités qu’elle offre. Appliquée à la formation, elle permet le développement d‘un apprentissage individualisé. L’application Magrid est un exemple concret de son utilisation auprès des jeunes pour les accompagner, selon les besoins de chacun, dans l’apprentissage des mathématiques. 

L’évènement, qui a rassemblé des représentants institutionnels, des chefs d’entreprises, cadres dirigeants et responsables des ressources humaines, a été réhaussé par la présence virtuelle de Nicolas Schmit, Commissaire à l’emploi et aux droits sociaux et d’Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg, qui a prononcé le mot de clôture.  

Nicolas Schmit, Commissaire à l’emploi et aux droits sociaux
Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg
Carlo Thelen, Directeur Général de la Chambre de Commerce
Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien