Luxport Group est actif depuis plus de 50 ans sur le port luxembourgeois de Mertert. Il peut offrir des solutions logistiques multimodales adaptées aux multiples besoins de ses clients. Grâce aux différentes entités qui le composent, le groupe est présent également à Trèves en Allemagne avec Lorang Gmbh et en France à Metz avec MMS. Au travers de sa filiale Luxport, il dispose d’un centre logistique avec un réseau ferroviaire et routier et peut effectuer chargements et déchargements des marchandises (allant du sable jusqu’aux produits métalliques ou en béton) sur camions et wagons grâce à un parc de machines modernes. La société Lorang permet au groupe d’offrir une solution de stockage et de transports sur mesure. Enfin, au travers de ThesiLux, le groupe peut proposer directement sur le port de Mertert dans ses halls spécialisés, des travaux de soudure, de sablage et de poses de revêtements anticorrosion sur des palplanches, des poutrelles, des composants de grue ou d’autres éléments en acier, aux dimensions hors normes d’une longueur de plus de 30 mètres et d’un poids supérieur à 30 tonnes. Entretien avec Gilles Braquet, CEO.
(Visite du 26 février 2024).
Votre plus grande réussite?
Je préfère parler d’une multitude de petites réussites qui font notre fierté, comme le fait que nous travaillions sur des pièces qui sont utilisées dans le monde entier. Notre savoir-faire «made in Luxembourg», notamment sur les palplanches ou les poutrelles, se retrouve sur des pièces exportées sur des chantiers aux États-Unis, en Inde, ou encore en Arabie saoudite. Notre travail est une vraie marque de qualité reconnue à l’international.
Un échec marquant?
Ce n’est pas un échec en tant que tel, mais un constat plus global, que, par ailleurs, beaucoup d’entreprises peuvent faire. Nous n’avons pas porté une attention assez marquée à la durabilité ces dernières années et nous devons faire maintenant des changements, parfois radicaux, dans nos manières de travailler. C’est un échec dans le sens où nous aurions peutêtre dû effectuer ces changements par étapes au cours des dernières décennies.
Des projets à venir ?
Clairement nous sommes désormais engagés pleinement dans la transition énergétique. Nous avons récemment acquis un premier camion électrique. Cela nous amène à une réflexion plus globale sur toute l’organisation de nos transports et l’optimisation de nos flux, de nos modes de transports, et la multimodalité pour offrir à nos clients de meilleures solutions alliant les meilleurs coûts possibles à une empreinte carbone réduite. Puis, nous souhaitons que la région Moselle reste attractive au niveau fluvial. Plusieurs options de développement en termes de dimensions et de quantités de transport sont actuellement à l’étude dans ce sens. Enfin, nous essayons de nous projeter dans le futur et nous analysons les possibilités de transport d’hydrogène via nos différentes solutions logistiques.
Selon vous, qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence?
En premier lieu, le portefeuille de services que nous pouvons offrir à nos clients, allant de notre infrastructure multimodale, au transbordement, aux différentes solutions de transports en passant par l’entreposage, ou nos activités de soudures ou traitements de surfaces. Nous disposons d’une large gamme d’activités complémentaires regroupées sous un même giron pour une offre quasi globale sur la chaîne logistique.
Votre vision de l’entrepreneuriat? Un modèle?
C’est savoir où l’on veut aller, avoir une vision, collaborer avec les différentes parties pour construire le futur. Savoir être agile et s’adapter pour ne pas être pris au dépourvu et échanger avec les gens pour prendre le pouls du marché afin de rester compétitifs.
Un conseil à donner à un entrepreneur en herbe?
Rester ouvert aux gens et aux changements. Ne pas hésiter à prendre conseil auprès d’entrepreneurs plus expérimentés, partager ses points de vue et ses expertises avec d’autres chefs d'entreprise. Jeunes et anciens peuvent s’apprendre beaucoup de choses mutuellement en travaillant ensemble.
Quelles difficultés rencontrez-vous actuellement? Comment les surmonter ?
Avec la situation du marché et le manque de visibilité sur le long terme, on peut dire qu’on navigue un peu à vue. Le secteur de la construction tourne au ralenti et cela impacte certaines de nos activités. Actuellement, il faut être très flexible et savoir s’adapter rapidement. Et pour cela, il faut aussi avoir une bonne assise financière afin de pouvoir rebondir au cas où certaines activités sont plus impactées que d’autres.
TEXTE Corinne Briault - PHOTOS C. Briault (01, 02, 05, 06) et Luxport Group (03, 04)