Réidener Spënnchen - Une épicerie comme un lieu de vie!

Visites d'entreprises
(De g. à dr.) Gunther Tilmant ; Charlotte "Lotty" Welfring, propriétaire de la Réidener Spënnchen; Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce; Nermina Rastoder et Michel Maillet, conseiller à l'apprentissage, Formation initiale et ap

Visite du 16 juillet 2021.

S'il y a bien des commerces de proximité indispensables depuis des générations dans nos petites villes et villages, ce sont les épiceries. Dans d'autres pays, elles ont le doux synonyme de " dépanneurs ", mais en réalité, celles qui ont réussi à survivre à la concurrence des grandes surfaces sont aujourd'hui surtout de véritables lieux de vie et ne servent pas qu'à dépanner les clients.

La Réidener Spënnchen, est bien plus qu'un " garde-manger " (sa traduction du luxembourgeois). On y trouve des primeurs, fruits et légumes frais, de la charcuterie, des boissons et tous les produits basiques pour l'entretien de la maison, avec une grande partie de produits locaux. Le plus ici est une sélection de cafés que la propriétaire choisit scrupuleusement, et que l'on peut déguster au détour d'un achat dans un petit corner aménagé spécialement dans l'épicerie. Au fil du temps, le lieu est devenu plus que convivial, et l'on y croise autant des clients d'un jour que des habitués, qui prennent des nouvelles de leurs voisins ou de la vie de la commune. Charlotte Welfring, " Lotty " pour tous ses clients, est l'âme de la Réidener Spennchen. Petite déjà, elle venait y faire ses courses et rêvait d'y travailler. Après plusieurs expériences professionnelles dans d'autres commerces, elle apprend un jour que la propriétaire veut céder son commerce. Du rêve à la réalité, il n'y a qu'un pas que Lotty franchit il y a 25 ans en reprenant l'activité.

Entretien avec Charlotte " Lotty " Welfring.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Notre projet le plus actuel est celui de notre anniversaire. Cela fait 25 ans cette année que j'ai repris l'épicerie. Je prévois donc toute une série de petits événements pour célébrer cela à partir du mois d'octobre, date de l'anniversaire. Nous offrirons, par exemple, des petits cadeaux à nos clients fidèles, comme un sac à commissions que nous avons fait confectionner spécialement pour l'occasion avec notre logo. Nous travaillons aussi sur une mouture spéciale pour un café anniversaire.

Votre plus grande fierté ?

D'avoir su me réinventer au cours de ces années pour réussir à faire face à la concurrence des supermarchés et des stations-service qui se sont implantés aux alentours et d'avoir pu assurer la pérennité de mon petit commerce malgré tout.

La dernière fois que vous avez douté ?

Lorsque je suis tombée malade. Faire face au cancer a été une épreuve et je me suis demandé si j'allais pouvoir garder cette épicerie qui est comme mon bébé. Mais cette épreuve m'a permis aussi d'apprendre à déléguer et à organiser mon travail autrement. Aujourd'hui, j'ai une équipe jeune qui m'assiste et je leur fais confiance.

Avoir un esprit d'entrepreneur, c'est quoi pour vous ?

Croire que son rêve est possible. Ne pas avoir peur de créer, de prendre des risques même s'ils sont calculés. Ne jamais renoncer, même si c'est difficile. Au début, lorsque je me suis lancée dans cette activité, je ne me dégageais qu'un tout petit salaire, mais j'y ai cru et l'argent n'avait pas d'importance. Mon principal moteur a toujours été l'envie de faire.

Quel a été l'impact de la crise sanitaire sur votre activité et que pensez-vous que la Chambre de Commerce pourrait faire pour vous soutenir ?

En fait, durant cette crise, lors du premier confinement notamment, le nombre de clients a augmenté car beaucoup se sont rabattus sur les petits commerces de proximité. Nous avons connu une hausse des livraisons à domicile également. Mais cela a été difficile car les apprentis qui travaillaient à l'épicerie ne pouvaient pas y venir à cause des règles sanitaires édictées par l'Education nationale, une véritable erreur selon moi. La Chambre de Commerce doit être notre porte-voix dans ces cas et elle doit également œuvrer pour que les productions locales soient plus mises en avant et développées. Actuellement, je suis obligée de me fournir, pour certains produits, auprès de centrales qui ne sont pas au Luxembourg. Ce serait un plus pour les commerces luxembourgeois de pouvoir à nouveau faire appel à des grossistes locaux plutôt qu'étrangers.

Texte: Corinne Briault - Photos: Laurent Antonelli / Agence Blitz.