Industrie
Visites d'entreprises
Edith Stein, Affaires Internationales de la Chambre de Commerce; Stéphane Lagrange, directeur administratif et financier du groupe Gradel; Claude Maack, directeur général du groupe Gradel et Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce

Créée en 1965, la société Gradel est active dans plusieurs grands secteurs d'activités. L'entreprise conçoit et réalise des équipements mécaniques spéciaux et automatisés, pour la maintenance ou le démantèlement, utilisés dans le secteur nucléaire. C'est grâce à cette expertise qu'elle s'est fait connaître à l'international.

Depuis 2008, Gradel développe également des machines spéciales et des solutions sur mesure pour le marché aérospatial. Grâce à son expérience en génie électromécanique, automatisme et contrôle dynamique, elle a acquis une expertise pointue dans la réalisation d'équipements complexes dédiés à ces applications spatiales. Elle réalise notamment des Mechanical Ground Support Equipment (MGSE) servant à l'assemblage, à la manutention et au test des satellites ou de leurs composants. L'entreprise peut aussi fournir des MGSE pour les appareils d'instrumentation des satellites respectant des exigences particulières en termes de compatibilité magnétique, de précision et de propreté. Pour certaines de ses activités spatiales, l'entreprise est soutenue par le ministère de l'Economie via l'agence spatiale luxembourgeoise (Luxembourg Space Agency - LSA).

Gradel est également active dans la construction de structures et composants ultra-légers utilisant la technologie xFK in 3D (employant des fibres de carbone, de verre, ou naturelles, telles que le basalte ou le chanvre etc.) qui peut être appliquée à différents domaines tels que le spatial, l'aéronautique, le médical (exosquelettes), l'automobile ou encore les articles de sport ou ménagers.

Parallèlement à ces secteurs qui forment la plus grande partie de son activité, Gradel fabrique des Sputtering Targets pour l'industrie du verre qui sont commercialisées en Europe, en Russie et aux Emirats. Il s'agit de tubes rechargés en coulée continue avec 15 mm d'étain, zinc ou un de leurs alliages par un procédé breveté qui est parfaitement en ligne avec l'économie circulaire, grâce au recyclage complet.

La force de la société tient dans le fait qu'elle propose un service global puisqu'elle intervient sur l'ensemble des phases du projet : de la réalisation du cahier des charges à la mise en route en passant par le design, la fabrication, l'assemblage et les tests. Gradel met un point d'honneur à accompagner ses clients dans la mise en place et l'utilisation de ses solutions sur le terrain. Elle assure le service après-vente sur ses équipements en service (maintenance, formation, pièces de rechange, etc...). Aujourd'hui, Gradel emploie une soixantaine de personnes hautement qualifiées.

Entretien avec Claude Maack, directeur général.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Nous en avons plusieurs et plus particulièrement sur une industrialisation d'un procédé de fabrication d'objets ultra-légers grâce à notre technologie xFK in 3D unique. Nous sommes motivés par tout ce qui a trait à la protection de l'environnement, du climat, la préservation des ressources et l'énergie primaire. Les constructions ultra-légères sont le dénominateur commun, le plus petit pour chaque pièce en mouvement. La moitié du poids réduit l'énergie pour la déplacer de la moitié également. Inspiré par la nature, nous utilisons des fibres à haute résistance qui sont placées juste à l'endroit où il faut et en juste quantité. Ainsi il n'est pas possible de construire plus léger. Nous avons une exclusivité pour le marché spatial et avons également des contacts avec un constructeur d'avions européens. Avec notre partenaire AMC, initiateur de la technologie nous ouvre la porte dans le domaine de l'automobile. Dans ce contexte nous venons de créer une nouvelle société portant le nom xFKin3D S.A et nous sommes en train de plancher sur un projet de conception d'une voiture ultra-légère, le SPORT PROTOTYPE " DEA " qui serait entièrement made in Luxembourg et pour lequel nous cherchons des investisseurs. Avis aux amateurs !

Votre plus grande fierté ?

Je suis fier du chemin que la société a parcouru depuis sa création et de tout ce qui nous attend encore. Surtout d'avoir parmi nous de réels talents qui nous permettent de réaliser tous les projets ambitieux, car nous partageons tous la même passion pour l'ingénierie et la réalisation de machines spéciales répondant à des critères stricts et à des cahiers des charges qui sont très rigoureux. Grâce à tous nos ingénieurs et à leurs différents profils dans les métiers regroupés au sein de notre société avec son propre bureau d'études et ses services multidisciplinaires, nous avons gagné un savoir-faire et une expertise unique ce qui donne une énorme satisfaction.

La dernière fois que vous avez douté ?

Le plus grand de mes doutes actuels est que je ne pense pas que la majorité de notre population ait compris que l'impact de cette pandémie sur le monde va être majeure et notamment en ce qui concerne  la récession qui nous ménace. Le monde, va et doit changer. Il faudra en prendre conscience et agir en toute conséquence en évitant toute erreur dans ces temps marqués par l'incertitude.

Avoir un esprit d'entrepreneur, c'est quoi pour vous ?

C'est ne pas compter ses heures, oser, prendre des risques et aller de l'avant pour innover et se différencier de ses concurrents. C'est aussi savoir transmettre sa passion et sa motivation à ses équipes.

 

Texte: Corinne Briault / Gradel - Photos: Matthieu Freund-Priacel / Primatt Photography