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Luxembourg Air Ambulance S.A. - LAA

(de g. à d.) René Closter, président de LAA S.A et de LAR, Carlo Thelen et Bernd Wagner, pilote AR3

Depuis 1998, LAR, dispose d’avions sanitaires qui sont de véritables unités volantes de soins intensifs avec du personnel spécialisé à bord permettant de rapatrier les blessés. Air Ambulance Luxembourg (LAA), filiale à 100% de LAR, offre une vaste gamme de services d’ambulance aérienne et de rapatriement de patients nécessitant des soins intensifs. LAA est un co-fondateur de l’Ambulance European Air (EAA), partenaire privilégié de nombreux assureurs de santé et associations internationales d’assistance. LAA s’appuie sur des années d’expérience dans le domaine du sauvetage de personnes.

Fondée en 1998, LAA exploite actuellement une flotte de sept avions ambulance, lui permettant une réponse rapide et efficace aux demandes de mission. Fonctionnant 24 heures par jour et 365 jours par an,  son centre de contrôle gère des avions avec du personnel multilingue, hautement qualifié et peut envoyer des équipes médicales en mission partout dans le monde pour des rapatriements qui s’effectuent dans des conditions optimales.

Depuis début 2013, LAA est, au travers d’un partenariat en France, transporteur exclusif d’équipes d’organes pour tous les centres de transplantation en France (sauf pour Paris). Depuis le 1er janvier 2013, tous les transports d’organes pour les centres de transplantations français sont coordonnés et exécutés via le Luxembourg Control Center de LAR, pour quelque 1.300 missions opérées par an. En effet, dans le cadre de la décentralisation, des transports d’organes, LAR a remporté  cette offre publique pour la mise à disposition d’un centre d’alerte centralisé et l’exécution des transports d’organes.

Entretien avec René Closter, président Luxembourg Air Rescue A.s.b.l.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Depuis sa création en 1988, accompagnée d’une vaste adversité au niveau du monde de secours et des pouvoirs politiques, Luxembourg Air Rescue (LAR) n’a jamais eu une infrastructure adéquate à l’aéroport du Findel. Initialement, nous avons effectué nos missions de sauvetage aérien en empruntant un hélicoptère aux collègues allemands, et nous avons eu droit qu’à un emplacement provisoire à l’aéroport disposant d’une tente militaire en guise de hangar. Avec une flotte actuelle de 5 hélicoptères de sauvetage, 7 avions sanitaires équipés en unités de soins intensifs, ainsi que 2 ambulances terrestres, les installations au Findel ne sont, malgré tout, pas décidément améliorées. Jusqu’à présent, nos engins restent hébergés dans une infrastructure provisoire. La construction d’un hangar fixe comprenant un atelier de maintenance ainsi qu’un bâtiment administratif, est par conséquence notre projet le plus important. Ayant récemment obtenu le permis de bâtir, nous envisageons de nous installer au plus tard en 2015 dans la nouvelle infrastructure adaptée à nos besoins et d’ainsi continuer à réaliser notre vision d’être parmi les meilleurs en termes de sauvetage aérien et de rapatriement en appliquant des hauts standards de sécurité et de qualité.

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?

A travers nos 26 ans d’existence, nous sommes fiers d’avoir sauvé de nombreuses vies humaines et d’avoir préservé la santé de personnes en détresse par le biais d’hélicoptères de sauvetage et d’avions sanitaires au Luxembourg, dans la Grande Région et à travers le monde entier. Nos membres ont depuis toujours été notre «raison d’être», et nous nous occupons personnellement d’eux. Sachant qu’au moins chaque dixième mission sauve une vie humaine, les 25.000 missions LAR réalisées jusqu’à ce jour est équivalent à plus de 2.000 personnes qui doivent leurs vies au sauvetage aérien rapide assuré par Luxembourg Air Rescue.

Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d’activité ?

Le financement du secours héliporté au Luxembourg est l’un des plus grands défis de notre organisation. LAR est actuellement en cours de négociation avec la Caisse Nationale de Santé (CNS) au niveau des tarifs de remboursement. En considérant qu’environ 25% des missions héliportées ne sont pas restituées par la CNS à cause d’un non-transport du patient en hélicoptère, LAR se voit obligée d’assurer le financement des tels vols à vide par ses propres moyens. Cependant, le rôle principal d’un hélicoptère de sauvetage est le transport rapide et fiable du médecin d’urgence sur place afin d’apporter de l’aide médicale immédiate afin de réduire au maximum l’intervalle médical libre. Le médecin SAMU amené sur place décide, après stabilisation du patient, d’effectuer le transport à l’hôpital dans l’intérêt du patient soit en ambulance, soit en hélicoptère. Les frais résultant du vol de transport du médecin d’urgence au bénéfice du patient, ne sont, par conséquent, pas remboursés par la CNS si le patient n’est pas héliporté à l’hôpital et LAR doit donc prendre en charge ces frais. Cette situation sera, à la longue, non finançable au niveau de LAR. 

Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d’activité, laquelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?

Puisque nous nous trouvons également en négociations avec différentes instances gouvernementales luxembourgeoises, j’aimerais bien voir plus de support politique envers nos activités. LAR assume un service public dans l’intérêt de la population du Grand-Duché sans vraiment recevoir le support financier public nécessaire afin de surmonter les coûts réels d’un tel service. Une grande partie des frais est, malgré tout, couverte par l’apport financier des membres LAR, voire le développement d’autres activités et non par les deniers publics. Mons souhait serait que LAR et ses filiales puissent diversifier davantage ses activités pour générer de nouvelles sources de financements.  La Chambre de Commerce peut apporter tout son support à LAR, qui est, après tout, une PME à vocation humanitaire. LAR emploie plus de 150 personnes et soutient, en tant qu’entreprise, l’économie luxembourgeoise par le biais des impôts sur les salaires, des cotisations sociales, de la TVA ainsi que par la création d’emplois indirects par son activité implantée au Grand-Duché faisant recours à des fournisseurs luxembourgeois. D’autre part, via son volet international, elle pourrait nous permettre de nouer des contacts à l’étranger via ses missions économiques ou l’accueil de délégations étrangères.

Historique

Grâce à une poignée de pompiers…

Avant 1988, le sauvetage aérien n’existait pas au Grand-Duché. Il aura fallu la volonté et surtout, la persévérance d’une poignée de pompiers qui souhaitaient arriver plus rapidement sur les lieux d’un accident pour sauver des vies, pour que Luxembourg Air Rescue – LAR - voit le jour, le 18 avril 1988. Après bien des résistances et de nombreux obstacles, LAR finit par être reconnue d’utilité publique par arrêté grand-ducal (1989), intégrée au SAMU luxembourgeois (1991), la première organisation mondiale certifiée ISO 9001 pour tous ces domaines d’activités (2002), mandatée pour effectuer les transports d’organes sur la région Nord-Est de la France, de la Suisse, en collaboration avec FranceTransplant (2008), puis ceux de toute la France sauf Paris au travers d’un partenariat avec sa filiale Luxembourg Air Ambulance – LAA, une société qui est membre de la Chambre de Commerce. LAR a célébré ses 25 ans d’existence et accueilli son 185 000e membre en 2013. Aujourd’hui, outre une flotte impressionnante de 5 hélicoptères de secours ultramodernes (plus 1 dédié aux services de la police grand-ducale) et 7 jets ambulances, LAR compte 150 salariés (pilotes, médecins, techniciens) hautement qualifiés, de 14 nationalités, dont 15 Luxembourgeois et intervient 24/24h et 365 jours/an, opérant plus de 3.000 missions annuelles.

Texte: Corinne Briault / Photo: LAR