Fabienne Belnou Créations - De l'or au bout des doigts

Success stories

Elle ne se destinait pas au métier qu’elle exerce actuellement, et pourtant elle y excelle. Depuis plus de 20 ans, Fabienne Belnou crée des bijoux alliant tradition joaillière et touche d’originalité, pour le plus grand bonheur de ses clients. Sa nouvelle bijouterie située rue du Marché-aux-Herbes est à son image : lumineuse, audacieuse et pleine de surprises.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours et les débuts de Fabienne Belnou Créations ?
« Je suis née dans un milieu très créatif. Ma mère, parisienne, formée à l’École Boulle, s’était spécialisée dans le design de mode. Nous avions même un atelier à la maison où je créais mes propres modèles avec son aide. J’aurais pu continuer dans cette voie, mais finalement, par goût pour la gastronomie, j’ai choisi de faire une école hôtelière. J’y ai appris la rigueur, l’importance de la tenue et du maintien, à ne pas compter mes heures… À l’issue de mes études, j’ai rejoint mon frère qui était déjà installé au Luxembourg dans son propre restaurant étoilé. J’avais 20 ans, l’envie, la volonté et la détermination de me réaliser dans ce nouveau pays. Mon idée première était d’ouvrir un restaurant gastronomique. Mais à ce moment-là, j’ai fait une rencontre décisive : une femme qui tenait une toute petite et charmante bijouterie rue des Bains, et qui souhaitait la transmettre. Mon intuition m’a poussée à saisir cette opportunité. Nous nous sommes alors associées. J’étais jeune, pleine d’ambition ; je voulais développer l’affaire. J’ai racheté les parts environ huit ans plus tard et recruté une personne pour m’assister, Virginie Lapraille, qui travaille encore avec moi aujourd’hui. J’ai ensuite rebaptisé la bijouterie à mon nom, déposé la marque au niveau européen et créé, pour la fabrication, une société de production à Esch, dirigée par Lauro Lichius, mon maître orfèvre. Depuis, plusieurs jeunes collaborateurs dynamiques ont rejoint l’équipe.

Aujourd’hui, votre magasin ne se trouve plus rue des Bains.
« Non, en effet. En 2007, nous nous sommes installés rue Philippe II, où nous sommes restés neuf ans. Cette adresse nous a permis d’augmenter notre visibilité, notamment auprès de la clientèle étrangère. À la fin du bail, mon loyer devait être multiplié par presque quatre. J’ai alors profité de l’occasion pour déménager dans le quartier historique de Luxembourg-ville, près du Palais grand-ducal. Nous y avons trouvé ce magnifique emplacement. J’ai toujours aimé cette partie de la ville pour son architecture, sa convivialité et les commerces qui s’y trouvent. Cet espace m’a permis de réunir la partie commercialisation et design et la partie fabrication.

Avez-vous bénéficié d’aides pour le développement de votre entreprise ?
« Je n’ai jamais reçu d’aide financière car je n’en ai jamais sollicité. J’ai eu l’agréable surprise de constater que mes créations étaient appréciées de la clientèle luxembourgeoise. Elles ont très vite suscité l’intérêt. Il me semble avoir apporté une touche avant-gardiste à l’offre de bijoux.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée dans votre métier ?
« Le fait de déléguer a été le plus difficile pour moi, car depuis le début et pendant plusieurs années, j’étais en permanence sur tous les fronts, de l’achat des matières premières jusqu’à la vente, en passant par la recherche de design et la mise en production. Les aspects administratifs peuvent aussi être très envahissants. Or, je préfère bien évidemment me consacrer à la création et au conseil pour mes clients.
Dans un tout autre domaine, une autre difficulté est la variation des cours de certaines matières premières et du dollar. Le prix de l’or s’est véritablement envolé depuis 2000. Aujourd’hui, il est près de quatre fois plus cher qu’au début de ma carrière. Sur la même période, le cours du diamant a doublé. Il faut donc que je suive cela de très près et que j’adapte mes collections en conséquence.

Quelles sont vos sources d’inspiration pour la création des bijoux ?
« Tout m’inspire (nature, architecture…). J’adore les pierres et les perles. Je les achète auprès des meilleurs fournisseurs internationaux. Elles inspirent aussi mes futures créations. Quand j’ai une idée qui me vient, je la décline en collection et je lui donne un nom. En ce moment, il y a les collections Jeu d’échecs, Magic ou encore Stone. Ensuite, je raconte ma vision à Lauro et lui montre les croquis. Il comprend exactement ce que j’ai en tête. En fin de fabrication, il appose notre poinçon de maître sur chaque pièce. Nous travaillons aussi beaucoup sur demande pour les clients qui nous apportent leurs propres pierres ou bijoux à transformer. J’imagine alors des créations exclusives en collaboration avec eux. Et ça, pour moi, c’est du pur bonheur !

Quelles sont les occasions d’acheter un bijou ?
« Derrière l’achat d’un bijou, il y a toujours une histoire, soit sentimentale, soit une occasion à marquer : mariage, naissance, anniversaire… D’autres personnes veulent se faire plaisir pour tout un tas de raisons. J’ai même une cliente qui a fêté l’obtention de la nationalité luxembourgeoise en s’offrant un bijou.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?
« À l’époque de la rue des Bains, la future Grande-Duchesse Maria Teresa est venue m’acheter quelques pièces. J’étais encore nouvelle dans le monde de la joaillerie. Ça a vraiment été une belle rencontre dont je me souviens comme si c’était hier. C’était au mois de juin. À l’ouverture du magasin, vers 9 h 30. Elle portait des lunettes de soleil et je ne l’ai pas reconnue tout de suite. Elle a acheté une parure collier-boucles d’oreille pour un voyage aux États-Unis. J’ai eu la joie de découvrir ensuite qu’elle portait une de mes créations sur l’une des photos officielles. Une vraie jolie surprise ! Un autre beau souvenir remonte à 2002. La Banque centrale du Luxembourg souhaitait offrir un cadeau au Grand-Duc Henri et m’a choisie pour créer une broche autour d’une pièce de monnaie en or de 2 € à son effigie.

Quelle est votre vision de l’entrepreneuriat ?
« Je pense que la qualité première de l’entrepreneur est d’avoir confiance en luimême. Il faut en effet avoir beaucoup de détermination, il faut oser. Quand j’ai une idée, je fais tout mon possible pour la mener à bien. J’ai besoin de me sentir libre de mes décisions. Je pars du principe que tout est réalisable. Je ne me mets pas de carcan, pas d’interdit, pas de limite.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?
« J’ai beaucoup de projets et le souhait qu’ils voient tous le jour rapidement. Denombreuses surprises attendent nos clients dans un futur proche. Mais pour le moment, mon projet le plus concret est le développement de ma ligne de bijoux pour hommes que j’ai lancée en 2016 et qui démarre très fort avec notamment la collection Karl. »


Fabienne Belnou en quelques dates-clés :

  • 1987 : arrivée au Luxembourg à l’âge de 20 ans
  • 1993 : opportunité dans le domaine de la bijouterie
  • 2003 : l’hôtel Le Royal intègre les créations Fabienne Belnou dans l’assortiment de sa boutique
  • 2005 : rachat des parts de la bijouterie de la rue des Bains, rebaptisée Fabienne Belnou
  • 2007 : déménagement à la rue Philippe II
  • 2008 : Fabienne Belnou Créations devient une marque européenne déposée
  • 2009 : obtention du poinçon de maître
  • 2016 : emménagement au 5 rue du Marché-aux-Herbes


www.fabiennebelnou.com