Un classement général en hausse couplé à des difficultés persistantes

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IMD World Digital Competitiveness Ranking 2021

Pour la 5ème année consécutive, l’International Institute for Management Development (IMD) publie son classement des économies les plus compétitives sur le plan digital, et ce en sus de son classement mondial de la compétitivité publié en juin.

En cette année 2021, le Luxembourg se situe au 22ème rang du classement avec un score de 77.358, faisant un bond de 6 places par rapport à 2020 pour retrouver quasiment la place qui était la sienne en 2019.

Pour constituer ce classement, les pays sont évalués selon 3 facteurs : « Knowledge », soit le savoir-faire nécessaire pour découvrir, comprendre et construire les nouvelles technologies, « Technology », c’est-à-dire l’environnement favorable au développement des technologies numériques, et « Future Readiness », à savoir la capacité potentielle du pays à exploiter la transformation numérique, eux-mêmes répartis en 9 sous-facteurs puis en 52 critères. 64 pays sont inclus dans le classement.

Le classement est dominé par les Etats-Unis pour la 4ème année consécutive. Hong Kong et la Suède complètent le podium, tandis que Singapour recule de la 2ème à la 5ème place. Le Luxembourg se classe au 12ème rang des pays européens et au 8ème rang à l’échelle de l’Union européenne. L’Allemagne, la France et la Belgique sont respectivement 18ème, 24ème et 26ème. Avec la crise sanitaire, le numérique est, plus que jamais, un facteur clé de résilience et de compétitivité d’une économie. Ainsi, les pays qui composent le top 10 du World Digital Competitiveness Ranking sont les mêmes que ceux du World Competitiveness Yearbook.

Le Luxembourg enregistre une progression sur les 3 piliers du classement cette année. Pour le pilier « Knowledge », le pays gagne 6 places, malgré un classement faible des sous facteurs « Talent » et « Scientific concentration ». Pour le pilier « Technology », la progression est moins prononcée même si ce pilier reste un des points forts du pays au niveau digital, avec notamment une 8ème place au niveau des sous facteurs « Regulatory framework » et « Capital ». La performance du Grand-Duché sur le pilier « Future readiness » s’améliore également malgré un mauvais classement sur le facteur « Adaptive attitudes ».

Le Grand-Duché dispose de plusieurs atouts majeurs qui lui permettent de se classer dans le premier tiers des pays concernant la compétitivité digitale. Parmi ces points forts figurent la main-d’œuvre étrangère hautement qualifiée (5ème place), ses lois sur l’immigration (2ème place), sa capitalisation boursière dans les secteurs des technologies et des médias (3ème place) et sa notation de crédit « AAA » (1ère place). Cependant, des progrès restent à faire dans de nombreux domaines pour que le Luxembourg rejoigne les pays de tête. Les diplômés en science sont encore trop peu nombreux (52ème place), de même que la productivité dans la Recherche & Développement (61ème place). L’investissement dans les télécommunications demeure faible (63ème place), tout comme le nombre d’abonnements au haut débit mobile (53ème place). Des améliorations doivent aussi être réalisées au niveau de l’e-gouvernement et notamment de l’e-participation des citoyens où le Luxembourg se situe à la 53ème place. Concernant les entreprises, la crainte de l’échec demeure importante (40ème place).

A l’échelle mondiale, les experts d’IMD notent une meilleure compétitivité régionale de l’Asie de l’Est par rapport à l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord. La raison principale en est un meilleur investissement dans la recherche, l’éducation scientifique, la robotique et dans l’exportation de produits de haute technologie. Les pays qui connaissent les plus fortes progressions au sein de ce classement sont d’ailleurs pour la plupart des pays asiatiques comme le Japon, la Corée du Sud ou encore Taïwan. En revanche, l’Amérique du Sud peine à être compétitive concernant l’économie digitale. Les deux principales économies de la planète, la Chine et les Etats-Unis, ont des stratégies radicalement différentes concernant la compétitivité numérique. Si les deux pays sont les seuls au monde à être importateurs de données, les Etats-Unis s’appuient surtout sur une population rompue aux technologies de la communication, qui compte le plus d’utilisateurs d’internet par habitant au monde et sur la confiance des entreprises concernant l’investissement en capital risque. La Chine, elle, dispose de plus d’employés scientifiques et techniques avec 11% de l’emploi total du pays, et mise aussi sur les exportations de produits de haute technologie qui représentent 33% de toutes les exportations de produits manufacturés du pays contre 19% aux Etats-Unis.

Lien vers l’IMD World Digital Competitiveness Ranking 2021 : https://www.imd.org/centers/world-competitiveness-center/rankings/world-digital-competitiveness/