Lux Décor Peinture - Marchande de couleurs

Success stories

Lux Décor Peinture, l’entreprise créée en 2002 par Véronique Coulon, prend en charge environ 200 chantiers (peintures intérieures ou extérieures) par an, pour des espaces professionnels ou pour des particuliers. Véronique aime particulièrement les chantiers d’envergure, nécessitant une grande technicité.

Quel a été votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer une société de peinture ?
« À la base je suis architecte. J’ai obtenu mon diplôme en France en 1985. J’ai ajouté à cela une année d’études à l’IAE (Institut d’administration des entreprises) de Nancy. Suivre un double cursus était assez rare à l’époque, mais j’ai eu l’intuition que cela me serait utile. J’ai ensuite travaillé près de 15 ans dans différentes structures dans le secteur de l’immobilier et de la rénovation de logements, où j’ai occupé des postes de directeur financier ou directeur technique. Puis un jour je me suis demandé pourquoi ne pas assumer directement tous les risques et les décisions, gagner du temps en mise au point d’organisation et de stratégie. Avant de me lancer, je voulais vraiment connaître le métier, toucher la matière. Alors je suis retournée à l’école, avec des gamins de 16 ans, pour obtenir un CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) de peintre. Pour tout le reste, les postes que j’avais occupés m’avaient très bien préparée à diriger une entreprise.

Votre expérience d’entrepreneur, vous la partagez volontiers au sein de plusieurs réseaux. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?
« Depuis que j’ai lancé ma propre entreprise, je suis une entrepreneuse archiconvaincue, quasi militante. Pour rien au monde je ne retournerais vers le salariat. C’est trop important pour moi de pouvoir prendre mes propres décisions rapidement et de piloter les choix stratégiques et l’organisation de mon entreprise. C’est pour cela que je suis impliquée dans plusieurs initiatives qui vont dans ce sens. Je fais partie de la FFCEL (Fédération des femmes cheffes d’entreprise du Luxembourg) depuis plusieurs années et je suis ambassadrice de l’entrepreneuriat féminin au sein du programme européen Fealu (Female Entrepreneurship Ambassadors Luxembourg).
J’ai été récemment approchée par la Chambre de Commerce pour participer à  deux programmes coordonnés par elle et j’ai tout de suite accepté, car cela rencontre ma volonté de promouvoir l’entrepreneuriat. Depuis février 2015, je me suis donc engagée dans le programme Business mentoring en tant que mentor et je participe également, en tant que formateur, au programme Fit4entrepreneurship, qui forme des demandeurs d’emploi sélectionnés par l’Adem à la création d’entreprise.

Dans votre domaine d’activité (peinture et décoration), quelles sont les opportunités offertes par le marché luxembourgeois ?
« Quand j’ai décidé de créer l’entreprise, le choix du Luxembourg m’a semblé tout naturel, car Patrick Coulon, mon mari, avait déjà une excellente connaissance du marché et nous savions que nous y trouverions une clientèle exigeant les critères de qualité que nous souhaitions offrir et que notre travail serait d’abord jugé sur ce critère et pas uniquement sur une question de tarifs.
Ensuite, le marché luxembourgeois présente la particularité d’avoir un parc  locatif avec un turnover important d’occupants qui nécessite un rafraîchissement régulier des surfaces. Cela crée un potentiel non négligeable. Enfin, et cela est plutôt une tendance récente, les clients sont de plus en plus sensibles au respect de l’environnement dans leurs démarches d’aménagement et de décoration, et il se trouve que c’est aussi l’un de nos chevaux de bataille.

Quels peuvent être les éléments de différenciation dans un secteur que l’on devine très concurrentiel ?
« C’est vrai que la concurrence est vive et qu’elle s’est durcie depuis la crise de 2008. Nous pensons que participer à la surenchère de la bagarre sur les prix n’est pas la bonne solution et qu’il vaut mieux rester fidèles aux valeurs qui ont fait notre succès : l’esthétique, la technicité, l’organisation et l’innovation. Nous avons, par exemple, créé en 2014 une sorte de label, Positive Peinture, qui garantit l’utilisation de peintures à faible teneur en composés organiques volatiles (COV) et une expertise en constructions passives. Quatre de nos peintres ont été formés par la Chambre des Métiers, et je possède la certification d’Artisan certifié maison passive, ce qui nous rend capables de détecter toute malfaçon et d’alerter sur d’éventuels défauts d’étanchéité, vu que nous arrivons sur les chantiers en phase de finition. Il y a de plus en plus de demandes pour ce type d’expertise, y compris dans la construction de bureaux. Notre autre force est le respect absolu des prix et des délais que nous annonçons en début de chantier. Pour les délais, ce n’est pas toujours facile, car nous intervenons en fin de chantier, mais nous nous déplaçons souvent sur le terrain pour suivre l’avancement des travaux et éventuellement alerter le client des risques de retard. Nous maintenons un contact régulier avec les architectes et les sociétés de parachèvement. Nous ne nous contentons pas d’arriver en bout de course pour notre seule prestation et, au besoin nous mettons les bouchées doubles pour rattraper certains retards des corps de métier nous ayant précédés.

Comment motivez-vous l’équipe ?
« L’équipe est composée de 15 peintres expérimentés qui ont une bonne autonomie sur les chantiers. Ils sont tous salariés. Nous les retenons avec un bon niveau de rémunération. Quand nous avons besoin de recruter, le bouche- à-oreille fonctionne bien. Nous recevons aussi pas mal de candidatures spontanées. Pour créer et maintenir un bon esprit d’équipe, nous faisons ‘tourner’ les peintres ; c’est-à-dire que les binômes ou trinômes qui partent sur les chantiers ne sont jamais les mêmes. Ainsi, ils se connaissent tous. Garder l’entreprise à taille humaine et familiale est une de nos volontés.
Deux fois par an, en juillet et en décembre, nous réunissons tout le monde autour d’un repas. Et pour les 10 ans de la société, nous avons organisé un voyage surprise à Reims et à Paris avec une soirée au Crazy Horse comme point d’orgue. Tout le monde en parle encore trois ans après !

Un truc pour diriger 15 hommes ?
« Pour diriger, quel que soit le contexte, il faut d’abord être compétent dans le métier et c’est pour cela, entre autres, que je suis ravie d’avoir toujours travaillé dans le milieu de la construction. Ensuite, il faut de la fermeté et de la ténacité, enrobées dans une bonne dose d’humour.

Quels sont les avantages et les inconvénients d’entreprendre en couple ?
« Travailler en couple représente incontestablement un gain de temps, car nous partageons la même vision de l’entreprise et nous savons communiquer rapidement l’un avec l’autre ; mais le revers de cette médaille est que nous restons en permanence dans les mêmes préoccupations. Patrick est plus spécialisé dans la gestion des hommes sur le terrain et l’organisation des plannings et moi je m’occupe plus spécifiquement de la gestion, mais nous avons chacun nos clients pour que ceux-ci conservent un interlocuteur unique du début à la fin du chantier. »

Quelques chantiers récents

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  • Cité universitaire de 200 chambres à Belval
  • Bourse de Luxembourg
  • Nouvelle boutique Nespresso à Luxembourg
  • Bâtiment Solarwind à Windhof
  • Centre de coworking Nyuko à Hollerich
  • Hôtel Royal et restaurant La Pomme Cannelle
  • Banque centrale de Luxembourg
  • Restaurant Hitch à Luxembour

 

Texte : Catherine Moisy - Photos : Emmanuel Claude / Focalize