Arthur Welter Transports S.À R.L. - Les filles tracent leur route

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Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce, entouré de Marianne (à gauche) et Viviane Welter Welter Transports compte 320 camions et plus de 500 employés. Les normes, le confort dans les camions, les réglementations : les camions on

Créée en 1962, au Luxembourg, Arthur Welter Transports n’est à ses débuts, qu’une petite entreprise de transport de bestiaux. Très vite, Arthur Welter, son fondateur, passe à la vitesse supérieure et se lance dans le transport de marchandises. Reprise par ses deux filles, la société compte aujourd’hui parmi les poids lourds du transport international. Rencontre avec Marianne et Viviane Welter.

Entreprise 100% familiale depuis sa création, Arthur Welter Transports est née de la passion de son créateur pour les camions. De cinq véhicules en 1962, l’entreprise croît exponentiellement au long des années et diversifie ses activités à la « vitesse grand V ». Dès 1972, elle ajoute le fret aérien par route à ses prestations, puis investit à partir des années 1990, les marchés belge (à Sterpenich), allemand (à l’aéroport de Hahn), néerlandais (à l’aéroport d’Amsterdam) et slovaque (à Bratislava).

Plus de cinquante ans après sa création, l’entreprise est toujours familiale. Après avoir dirigé la société avec sa femme, Arthur Welter a laissé ses deux filles, Viviane et Marianne, à la manœuvre. Arthur Welter Transports propose aujourd’hui des prestations complémentaires et diverses à ses clients allant du transport international de fret conventionnel et de fret aérien par la route, au transport de marchandise de valeur et au transport sécurisé ou au transport de déchets en passant par la distribution nationale de petit colis et de marchandises, l’entreposage et le stockage (l’entreprise dispose de 20 000 m2), ou encore les déclarations douanières. La flotte compte désormais quelque 600 unités, emploie plus de 500 personnes (qualifiées et expérimentées, chargées de la logistique, de la gestion, de l’exécution des transports et de l’entretien du parc roulant) et assure quotidiennement la distribution nationale et européenne. De père en filles, la société a toujours eu une longueur d’avance. Elle fut ainsi pionnière dans la maitrise de la chaîne du froid, la première de son secteur au Luxembourg à obtenir la certification ISO 22000, norme relative à la sécurité des denrées alimentaires. Face à un marché toujours plus concurrentiel et de plus en plus normatifs, les Transports Welter ont cependant la culture du progrès et des défis à relever gravée dans leur ADN. De quoi s’assurer une route sans obstacles pour les prochaines années.

 

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Il y en a plusieurs. Nous travaillons actuellement au développement du secteur logistique et à la recherche de niches pour promouvoir le Luxembourg et montrer tous les atouts qu’il offre dans ce domaine. Cette année nous mettrons tout en œuvre pour obtenir la certification Lean & Green (réduction des émissions de Co2) et la certification TAPA TSR, relative aux normes de sécurité du fret. Courant 2015, nous devrions également reprendre une société en France, dans le secteur alimentaire. Et enfin, comme chaque année, nous pensons au renouvellement de notre parc roulant. Il faut sans cesse entretenir, voire changer ce parc roulant, non seulement pour s’adapter aux nouvelles normes, mais également pour le confort de nos chauffeurs et pour notre image de marque. Nos véhicules sont notre carte de visite.

 

Quelles sont les réalisations dont vous êtes les plus fières?

Certainement la solidité et l’évolution constante de notre société présente dans plusieurs secteurs d’activités d’un monde très « masculin ». Ma sœur et moi avons grandi dans l’entreprise, nous avons toujours travaillé avec nos parents et notre père continue de nous donner des conseils, surtout pour l’achat de nouveaux véhicules. C’est la force de notre entreprise. Nous avons gardé un « esprit» d’entreprise familiale, nous sommes très accessibles et disponibles, il n’y a pas de conseil d’administration ce qui nous permet des prises de décisions rapides ce qui est un plus pour nos clients.

 

Quels sont les grands défis auxquels vous devez faire face dans votre secteur d’activité ?

Au nombre des défis, il faut compter sur la concurrence dans l’univers des transports et être réactifs, comme cela a été dit précédemment, et sans cesse être vigilants par rapport aux évolutions économiques. Il faut ensuite réussir à maîtriser ses coûts et adapter en permanence nos stratégies aux conditions du marché. Enfin, un de nos grands défis est la gestion du personnel. Il faut former les chauffeurs, les conditions de travail ne sont pas évidentes avec quelques fois des contraintes. Nous avons aussi des problèmes de recrutement, notamment de chauffeurs luxembourgeois. Le métier de chauffeur n’est pas considéré au Grand-Duché comme un « vrai » métier.

 

Si vous pouviez changer une chose dans votre secteur d’activité, quelle serait-elle ? Que pourrait faire la Chambre de Commerce en ce sens ?

Il faut réellement faire un effort pour régler les problèmes de lourdeurs administratives. Pour prendre un exemple, nous recevons chaque mois des enquêtes du Statec concernant les statistiques sur les transports routiers de marchandises. Nous devons y inscrire dans les moindres détails toute la vie d’un camion sur une semaine. C’est très pénible, car en plus, il faut les remplir à la main. Elles ne sont pas informatisées. Cela nous prend une énergie et nous fait gaspiller un temps monstrueux, d’autant que nous n’avons aucun retour, que nous ne savons vraiment pas à quoi cela sert et que toutes les données collectées pourraient être envoyées par fichiers informatisées, car nous en disposons. C’est incroyable !

Ensuite, si réellement les directives européennes concernant notre secteur pouvaient être harmonisées, cela nous simplifierait aussi la vie. Il y a trop de divergences d’un pays à l’autre concernant les formations des chauffeurs, les hauteurs de véhicules… C’est un vrai dédale et nous qui avons des chauffeurs de différentes nationalités qui circulent partout en Europe, toutes ces adaptations selon les pays sont difficiles à gérer. La Chambre de Commerce pourrait faire avancer les choses et faire l’écho de toutes ces revendications.

 

 

En bref :

  • Nombre d'employés au Luxembourg : 398

  • A l'étranger : 104

  • Dont : 75% de chauffeurs

  • Chiffre d'affaires en 2014 : 57,7 millions d'euros

  • Nombres de tonnes transportées par an : 31.000.000km

 

Texte: Corinne Briault

Photos: Pierre Guersing