Débat sur la situation économique du Luxembourg et de sa place financière en présence des ministres Luc Frieden et Etienne Schneider

Visite des consuls honoraires francophones

Les consuls honoraires francophones du Luxembourg en Belgique, France, Portugal, Espagne, Italie et Monaco ont été reçus à la Chambre de Commerce

Le 9 septembre 2013, la Chambre de Commerce a reçu les consuls honoraires francophones du Luxembourg en Belgique, France, Portugal, Espagne, Italie et Monaco. Ils étaient 28 à s'être rendus au Luxembourg à l'invitation du Ministère des Affaires Etrangères. Une table ronde en présence du  ministre de l’Economie, Etienne Schneider, du ministre des Finances, des Communications et des Médias, Luc Frieden, du Directeur général de la Chambre de Commerce, Pierre Gramegna et de Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance a été organisée à leur attention pour discuter de la situation économique du Grand-Duché et de sa place financière.

Pour ouvrir le débat, le ministre des Finances Luc Frieden a rappelé l’importance de la place financière dans l’économie luxembourgeoise, représentant 36% du PIB et 30% des recettes du budget de l’état. Le ministre a dressé un bilan, après avoir été pendant 15 années en charge de la place financière. Près de 15.000 emplois ont été créés. Aussi, la place s’est diversifiée, non seulement au niveau de sa clientèle mais également en termes de produits. Le Grand-Duché a renforcé sa présence en dehors de l’Europe ainsi que sa panoplie de produits, afin de servir une clientèle internationale. Le ministre a ainsi rappelé l’important travail effectué en matière de réglementation internationale et a indiqué le récent projet de loi en cours en vue d’établir une fondation patrimoniale de droit luxembourgeois. Pour conclure son intervention, Luc Frieden est revenu sur le secret bancaire et les raisons de son abandon. Il a rappelé que le grand défi actuel est d’attirer une nouvelle clientèle au Luxembourg et de proposer des services financiers en banque privée, personnalisés et plus sophistiqués, où le conseil devient un signe distinctif de la place financière.

Le ministre de l’Economie Etienne Schneider a rappelé, pour sa part, que le gouvernement avait décidé de diversifier son économie en créant des clusters. Parmi ces derniers, il a indiqué que la logistique est celui qui lui tenait particulièrement à cœur du fait qu’il va créer de nombreux emplois pour des personnes peu qualifiées. Or actuellement, le Luxembourg affiche un taux de chômage de 7% dont la moitié concerne des personnes sans qualification. Diminuer ce taux représente donc un réel défi. Le ministre de l’Economie a ensuite rappelé le rôle de l’agence Luxembourg for Business, créée en 2008 pour promouvoir tous les domaines de l’économie en dehors de la finance et a indiqué que, avant chaque mission économique, Luxembourg for Business lancera dorénavant une campagne publicitaire pour rappeler que le Luxembourg n’est pas seulement une place financière mais que c’est également agréable d’y vivre. Enfin, le ministre de l’économie a insisté sur l’importance des missions économiques et émis le vœu d’en organiser encore davantage dans le futur, avec l’appui du réseau diplomatique et consulaire luxembourgeois. C’est en effet avec l’aide des consuls honoraires que la mission économique en France a pu être organisée en mai dernier. 

Pour lancer le débat, Etienne Schneider a souhaité savoir comment le pays était perçu à l’étranger, d’après nos consuls.

Même si la plupart des consuls présents se sont accordés pour dire que le Luxembourg souffre trop souvent d’une mauvaise réputation, les avis étaient divergents quant à la meilleure façon de faire face à ces critiques. Aux yeux de certains, le Luxembourg reste trop passif par rapport à ces attaques de l’étranger et devrait davantage « monter au front ». Pour d’autres, mieux vaut ne pas s’attarder à répondre à ces attaques, souvent peu fondées, et dépasser ce débat en essayant de pérenniser les bonnes relations existantes. Les participants ont ensuite réfléchi ensemble au rôle que peuvent jouer les consuls confrontés à de telles situations. Tous ont convenu à l’unanimité qu’il est important de mettre à profit le réseau diplomatique et consulaire pour relayer l’information. De même, plusieurs consuls ont émis le souhait d’obtenir, d’une part, un « argumentaire » pour les aider à faire face à toute attaque et, d’autre part, une « boîte à outils » pour les aider à mettre en avant les pôles d’excellence luxembourgeois et savoir à qui s’adresser en fonction des domaines de compétences. Aussi, les consuls suggèrent que le Luxembourg mette davantage l’accent sur sa stabilité. En effet, le Grand-Duché est un pays sérieux, organisé, politiquement, socialement et économiquement stable. A ce propos, Sasha Baillie, ambassadeur et directeur des relations économiques internationales au sein du Ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’au cours de ces dernières années, le Luxembourg s’est de plus en plus souvent penché sur la problématique de son image à l’étranger. Elle a fait part à l’assemblée de la décision du gouvernement de mettre en place une structure dédiée à la promotion de l’image de marque du Grand-Duché. Sasha Baillie a conclu son intervention en insistant sur l’importance du canal consulaire pour relayer les messages et confirmé qu’une « boîte à outils » sera prochainement mise en place. A ce sujet, le ministre de l’Economie a listé les nombreux régimes de soutien existant au Luxembourg pour les créateurs d’entreprise. En plus des différents régimes d’aides (à la R&D, à l’investissement, aux jeunes entreprises innovantes), la Société Nationale de Crédit et d’Investissements (SNCI) peut également accorder des crédits à taux réduits et prendre des participations dans les entreprises. Des locaux peuvent également être mis à disposition à un tarif avantageux. Et dans les semaines à venir, le Luxembourg va lancer le « Luxembourg future fund » qui sera un fonds public géré par la Banque européenne d’Investissement destiné à prendre des participations dans les entreprises qui veulent s’établir à Luxembourg. 

Pierre Gramegna a conclu la discussion en indiquant que tout allait être mis en œuvre par les différents acteurs concernés pour relayer l’information au mieux en cas de crise auprès de notre réseau diplomatique et consulaire. Créer une brochure répertoriant toutes les aides mentionnées lors du débat serait également un cadre très utile pour les consuls. Le Directeur Général de la Chambre de Commerce est aussi d’avis qu’il faut travailler encore davantage de manière sectorielle dans nos efforts de promotion de l’économie luxembourgeoise.

Cette table ronde à la Chambre de Commerce a achevé la première journée du programme de la visite, organisée à l’initiative du ministère des Affaires étrangères. 

Réparti sur deux jours, le programme comportait une audience auprès de Son Altesse Royale le Grand-Duc héritier, un entretien avec la ministre des Classes Moyennes et du Tourisme, Françoise Hetto-Gaasch, un déjeuner et une visite guidée chez SES Astra, ainsi qu’une visite de la vieille ville pour la première journée. Le deuxième jour, les consuls ont rencontré la ministre de la Culture, Octavie Modert et ont visité le laboratoire en biomédecine, Luxembourg Centre for Systems Biomedicine. Ils se sont ensuite rendus à  Belval pour une visite du site qui est venu conclure leur séjour.

Organisées par le ministère des Affaires étrangères, ces visites permettent de passer en revue la situation à Luxembourg, et d’approfondir les relations avec les pays où sont basés les consuls honoraires, dans le but de promouvoir le Luxembourg à l’étranger. Pour la première fois en 2013, les consuls ont également été accueillis à la Chambre de Commerce, dont l’une des missions principales est de promouvoir les relations économiques et commerciales avec l’étranger. Dans ce cadre, le réseau des ambassades et consulat est un réseau très utile et précieux avec lequel il est important d’entretenir des contacts réguliers.