Le nouveau système d’indicateurs : En route vers une croissance plus « qualitative » ?

Bilan compétitivité 2017

Sous le slogan « Le nouveau tableau de bord de la compétitivité » - titre un peu trompeur car le système d’indicateurs sous-jacent concerne tant la compétitivité économique « pure souche » que le social et l’environnemental - l’Observatoire de la Compétitivité (ODC) a récemment présenté un nouveau système d’indicateurs du développement durable pour le Luxembourg[1]. Dans l’édition 2017 et toutes catégories confondues, le Luxembourg se positionne à la 4ème place parmi les Etats membres de l’Union européenne, devancé seulement par le Danemark, la Suède et l’Irlande. Quant au classement de ses voisins, l’Allemagne occupe la 11ème place, la Belgique est 14ème et la France est 15ème.

Ces résultats sont calculés sur base de 67 indicateurs, dont 41 nouveaux, regroupés en trois catégories - économie, social et environnement - selon les différents aspects donc du développement durable. Au niveau des 3 aspects considérés individuellement, le Grand-Duché se classe 7ème pour l’aspect économique, 1er pour l’aspect social et 9ème  pour l’aspect environnemental.

Cette 1ère place pour l’aspect social est sans doute louable mais elle doit rester, pour demeurer pérenne, en adéquation avec la performance économique, c’est-à-dire la compétitivité et la productivité de l’appareil productif du pays. Le premier système social européen risque de manquer de moyens à moyen et long termes si l’aspect économique n’occupe pas, lui aussi, une place sur le podium.

L’aspect économique affiche généralement de bonnes performances pour les indicateurs macroéconomiques tels que la dette publique ou encore le taux de croissance du PIB, mais accuse des retards pour les indicateurs de compétitivité-coût (dernière place pour l’indicateur « rentabilité des sociétés non-financières ») et les indicateurs de compétitivité hors-coût (« dépense R&D » et les indicateurs relatifs à l’entrepreneuriat). Il importe donc de travailler sur ces leviers essentiels pour faciliter la transition d’un modèle de croissance purement extensive, basée sur une progression de l’emploi parallèle à celle du PIB, vers une croissance plus qualitative qui est essentiellement alimentée par des gains de productivité.

Quant à la 9ème place au niveau environnemental, le Luxembourg dispose encore d’une marge de progression importante en cette matière. La stratégie de la Troisième Révolution Industrielle (TIR) jouera sans doute un rôle crucial pour poser les bons jalons en termes d’amélioration de l’empreinte environnementale du pays et pour donner un coup de pouce à la croissance qualitative grâce à une utilisation encore plus rationnelle des ressources.  

Une analyse plus complète de l’édition 2017 du nouveau système d’indicateurs est jointe ci-dessous.


[1] https://www.gouvernement.lu/4263741/publications.