Biog - Oikopolis - La Nature comme valeur

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Biog - Oikopolis

(De g. à dr.) Anne-Marie Loesch, Head of Business development & CSR à la Chambre de Commemce ; Änder Schanck, directeur Oikopolis ; Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce ; Patrick Kolbusch, directeur Biogros ; Cindy Tereba, direct

Nées il y a plus de trente ans grâce à la volonté d’une poignée de pionniers oeuvrant pour la production biologique au Luxembourg, la coopérative Biog et les sociétés d’Oikopolis forment aujourd’hui un groupe comprenant, entre autres, plusieurs enseignes, diverses marques et une fondation, partageant toujours la même ferveur à défendre l’environnement, le développement durable et la bioagriculture.

En 1988, les quelques rares agriculteurs bio du pays fondent Bio-Bauere-Genossenschaft Lëtzebuerg (BIOG). La coopérative vise à encourager la transformation et la commercialisation des produits bio et Demeter (marque de certification internationale fondée en 1932 pour les produits issus de l'agriculture biodynamique, ndlr) luxembourgeois et à soutenir activement l'agriculture biologique et biodynamique. Le premier magasin Naturata naît en 1989. Il ne doit être alors qu’un point de vente provisoire de la coopérative à Luxembourg-ville, mais aujourd’hui il se trouve encore dans ses locaux d'origine de Rollingergrund et reste un des points de vente favoris de la clientèle. Depuis, onze Bio-Marchés Naturata ont vu le jour dans le pays (de Marnach à Dudelange) et ils proposent en moyenne quelque 8.000 articles, de l'alimentation bio aux produits issus de la cosmétique naturelle. La coopérative s’est muée en un groupe composé de plusieurs entités (telles que Naturata, Biogros, Oikopolis Services, Biog Molkerei…) actives dans divers secteurs (magasins, grossiste, laiteries, boucheries, boulangerie…) et détenu, via des souscriptions successives en 1999, en 2005 et en 2013, par la BIOG, la fondation créée par les directeurs fondateurs et des collaborateurs et environ 300 clients copropriétaires du groupe (correspondant à près de 60 % des parts de l'entreprise). Le groupe multiplie également les initiatives et les collaborations internationales pour oeuvrer en faveur du développement durable, de l’agriculture biodynamique, de la mise en place de labels éco-responsables (par exemple le label fair&associative et le projet FAIR-BREEDING). Toutes les démarches du groupe s'inspirant d’un idéal d'économie associative. Entretien avec Änder Schanck, directeur Oikopolis et Patrick Kolbusch, directeur Biogros.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Ils sont de plusieurs ordres. Nous avons acheté à Losch notre premier camion entièrement électrique, ce qui nous permet d’entrer dans la mobilité du futur et l’électrification des transports urbains à zéro émission et à faible pollution sonore. Puis, nous allons réaménager entièrement notre magasin Naturata de Merl. Et, d’un point de vue plus général, nous allons continuer à tout faire pour que l’agriculture biologique au Luxembourg prenne encore plus d’ampleur. Nous nous félicitons de la reconnaissance du bio par le Green Deal européen mais nous allons continuer d’oeuvrer pour que la stratégie Farm to Fork voit des objectifs concrets mis à jour pour que la transition du secteur agricole vers l'agro-écologie soit une réalité dans un avenir très proche.

Votre plus grande fierté ?
Nous sommes fiers d’avoir été des pionniers actifs dans la promotion au niveau national et au-delà – de l'agriculture bio, de l’économie alternative ou associative - et d’avoir été écoutés dans l'élaboration nationale du règlement européen sur les produits biologiques. Ainsi d’ici 2025, le Luxembourg prévoit que 20% de son agriculture soit bio. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être encore pionniers en oeuvrant avec la Fondation OIKOPOLIS et « Terre de Liens » pour permettre à toutes les personnes qui le souhaitent de s’impliquer activement dans l'agriculture biologique en conservant ou donnant leur terre pour les cultiver au lieu de rentrer dans le système de spéculation immobilière actuelle.

La dernière fois que vous avez douté ?
Tous les jours ! Le doute est nécessaire, mais il ne doit pas être un frein.

Avoir un esprit d’entrepreneur, c’est quoi pour vous ?
C’est être responsable et considérer que le capital de son entreprise n’est pas seulement l’argent mais surtout l’Humain et la Nature.

 

TEXTE Corinne Briault - PHOTOS Laurent Antonelli / Agence Blitz